Les Houthis accusent le pouvoir soutenu par l’Arabie saoudite de brandir la menace d’Al-Qaïda à leur encontre. Le président accepte la démission d’un Premier ministre sous la pression des Houthis.
Un attentat suicide visant des manifestants pro-houthis a fait au moins 43 morts et des dizaines de blessés jeudi matin dans la capitale yéménite Sanaa, selon un responsable du mouvement de l’opposition Ansarullah.
Un photographe de l'AFP, présent sur place, a dit avoir vu les corps inanimés de dix à quinze personnes, dont quatre enfants.
Cet attentat s'est produit alors que des sympathisants d’Ansarullah, dits houthis, qui contrôlent Sanaa depuis le 21 septembre, se préparaient à manifester sur la Place Tahrir, théâtre de l'explosion.
Certains témoins ont évoqué l'hypothèse d'un kamikaze ayant fait détoner une ceinture d'explosifs qu'il portait.
En fin de matinée jeudi, sur la Place Tahrir, des dizaines de milliers de manifestants réclamaient le départ du président Hadi.
Ansarullah accuse le pouvoir de brandir la menace d’Al-Qaïda à leur encontre et aux séparatistes du sud pour freiner et entraver leurs mouvements de protestation.
Ce nouvel attentat est survenu alors que l'impasse politique est totale au Yémen où le président a accepté la démission d'un Premier ministre qu'il venait tout juste de nommer, sous la pression des Houthis.
Les Houthis affirment que cette désignation était loin d'"exprimer la volonté du peuple" et reflétait celle de l'étranger, en allusion au rôle de Washington et Ryad.
Après la réunion consacrée au choix du Premier ministre, le président yéménite avait reçu séparément les ambassadeurs saoudien et américain au Yémen, selon un journaliste de l'AFP présent au palais présidentiel.