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Paris et Rome s’unissent contre l’hégémonie allemande

Paris et Rome s’unissent contre l’hégémonie allemande

Dans la lutte contre "l’hégémonie allemande", Paris s’est trouvé un allié influent en la personne de l’Italie.

Chômage et sortie de crise en Europe seront les deux points centraux du sommet de l'Union européenne sur l'emploi, qui s'est ouvert à Milan mercredi, écrit vendredi 10 octobre le quotidien Novye Izvestia.

Cette réunion des dirigeants européens commence alors que le mécontentement de la France et de l'Italie va grandissant face à la politique économique de l'UE, et surtout le modèle allemand de lutte contre la crise: une politique d'austérité imposée depuis six ans par l'Allemagne usant de son poids en Europe et de sa puissance économique.

Peu de temps avant le sommet, les autorités françaises ont refusé de remplir leurs engagements de réduction du déficit budgétaire, pris sous la pression de Berlin. Le président François Hollande et le gouvernement français ont ainsi mis en colère l'exécutif de l'UE – la Commission européenne, qui suit en grande partie la ligne définie par l'Allemagne. Mais ni les remarques critiques de Berlin ni les menaces des commissaires européens de recourir à leur droit de bloquer le budget national, jamais utilisé jusque-là, n'ont pu arrêter les Français.

Dans la lutte contre "l'hégémonie allemande", Paris s'est trouvé un allié influent en la personne de l'Italie. "Nous respectons la règle des 3% mais nous respectons aussi les décisions d'un pays libre qui est notre ami, la France. Si c'est ce qu'elle a décidé, et je ne doute pas qu'elle ait ses raisons, je soutiens Emmanuel Macron, Manuel Valls et François Hollande (respectivement ministre de l'Economie, premier ministre et président français)", a affirmé le premier ministre italien Matteo Renzi, cité par le quotidien italien Il Giornale. Lors du sommet il a refusé de manière ostentatoire d'organiser une conférence de presse commune avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Toutefois, on ne peut pas affirmer que le sommet de Milan marquera le début du déclin de l'influence allemande sur l'UE. Bien que le Fonds monétaire international (FMI) ait revu à la baisse ses pronostics concernant la croissance économique allemande, l'Allemagne demeure une superpuissance économique dont dépend en grande partie la prospérité économique du Vieux Continent.

De plus, de nombreux économistes et même des dirigeants européens ne voient pas les recettes allemandes de sortie de crise comme néfastes. Et le surnom de Dame de fer n'a pas été attribué à Merkel par hasard. Rien ne laisse à penser qu'elle a l'intention de céder à la pression aussi bien en Allemagne qu'en dehors. D'autant que cette "insurrection" se déroule – du moins pour l'instant – de manière assez faible. Les "insurgés" ne veulent pas renoncer complètement au modèle allemand de lutte contre la crise, mais simplement le ralentissement des rythmes de réduction des déficits budgétaires.