La plupart des victimes ont été tuées dans le sud-est à majorité kurde du pays.
Les violentes manifestations prokurdes contre la politique syrienne d'Ankara ont fait plus de 30 morts depuis quatre jours dans toute la Turquie.
Au terme de quatre jours d'émeutes, le ministre de l'Intérieur Efkan Ala a présenté un premier bilan officiel très lourd qui fait état de 31 morts et 360 blessés, dont 139 policiers, plus d'un millier d'interpellations et des dégâts matériels impressionnants, principalement dans le sud-est à majorité kurde du pays.
"Cet enchaînement de violence doit s'arrêter immédiatement", a tonné le ministre devant la presse, "tout le monde doit jouer son rôle pour mettre un terme à ces incidents".
Cette brusque flambée de violence a débuté lundi soir, après un appel lancé par le principal parti kurde du pays à manifester. Dans sa ligne de mire, le refus du gouvernement d'Ankara d'intervenir militairement pour sauver la ville kurde de Syrie Kobané assiégée par les terroristes.
La plupart des victimes ont été tuées dans le sud-est à majorité kurde du pays, lors d'affrontements entre militants proches des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des partisans de mouvements islamistes ou
nationalistes.
Mesure inédite depuis vingt-deux ans, un couvre-feu militaire a été imposé mardi dans six provinces du sud-est, mais levé au bout de vingt-quatre heures, sauf la nuit à Diyarbakir, la "capitale" kurde de la Turquie.
Des manifestations violentes ont encore eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi dans de nombreuses villes du pays, notamment à Gaziantep (sud) où quatre personnes ont été tuées lors de heurts entre factions rivales.
Les médias turcs ont fait état vendredi du décès d'autres victimes hospitalisées, non confirmés toutefois de source officielle.