Il y a quelques jours, le Hezbollah a riposté en partie à la dernière offensive israélienne dans le village d’Ansariyeh (sud), lorsque l’ennemi a implanté un appareil d’écoute et l’a fait exploser contre un élément de la résistance, le martyr Hassan Ali Haydar.

Cette opération ne manquait pas de messages politiques, sécuritaires, et militaires adressés à l’Entité sioniste.

Parmi ces messages, «Chebaa n’est pas Quneitra, et la bataille d’Aarsal ne pourra en aucun cas avoir lieu dans la base arrière de la résistance », assure un dirigeant proche de la résistance.

 

La bombe de la résistance a brouillé les cartes dans les fermes de Chebaa. L’ennemi a réalisé que le changement des règles du jeu ne peut passer facilement. L’opération de la résistance a montré aux décideurs israéliens l’inexactitude de leurs évaluations sur l’incapacité de la résistance à être vigilante sur tous les fronts. 

En effet, la résistance observe depuis un certain temps ce que trame l’occupation dans la région de Chebaa, en tentant de répéter le scénario de Quneitra et utiliser ensuite la carte des groupes takfiris afin de mettre en place une zone tampon ou une ceinture de feu à l’instar de ce qui a lieu dans le Golan ou lors de l’occupation au sud Liban.

 

Ce point a été longuement évoqué au cours de la dernière réunion entre le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah et le député Walid Joumblat. Ce dernier a exposé ses craintes  et ses informations, alors que Sayed Nasrallah a assuré que son parti garde les yeux ouverts sur cette région.

 

Selon le chercheur Ani Naqqache, l’ennemi cherche en réalité à instaurer dans la région une zone de conflits "afin d’empêcher le Hezbollah en tant que force de résistance de travailler dans un état de stabilité pour renforcer ses capacités et ses infrastructures au Sud Liban".

Celui-ci ajoute que le scénario israélien visant à brouiller les cartes à Chebaa en transposant la bataille d’Aarsal s’est manifesté par l’attaque contre la position de l’armée au mont Sadanah. « L’ennemi voulait adresser des messages politiques pour paralyser la capacité de l’armée libanaise et l’empêcher d’agir contre les miliciens takfiris dans la région d’Arqoub », estime-t-il.

 

Ce qui est attirant c’est qu’après l’opération dans les fermes de Chebaa, les Israéliens n’ont commis aucune réaction non calculée, selon le chercheur Habib Fayyad. « Ils se sont contentés d’affirmer leur droit à riposter, et ceci montre les craintes israéliennes de s’embourber dans une confrontation dont les résultats sont imprévisibles. En même temps, l’ennemi veut garder l’aspect sectaire dans la bataille entre le Hezbollah et les takfiristes», explique-t-il. 

Selon lui, Israël cherche à répéter la bataille d’Aarsal mais cette fois entre la résistance et son environnement populaire à Hasbaya et Chebaa. D’après lui, l’implication du facteur takfiriste sur la ligne de la confrontation « entrainera l’armée et le Hezbollah dans une guerre d’usure durable, alors qu’Israël se réjouira d’assister de loin à cette bataille ».

 

Mais, assure Fayyad, Chebaa et Hasbaya seront «le cimetière des terroristes».

Source: assafir