Riad reproche à l’Iran ses liens régionaux pour imposer sa mainmise dans la région.
L'Iran doit retirer ses forces d'"occupation" de la Syrie afin de contribuer à régler le conflit dans ce pays, a affirmé lundi le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, après des entretiens avec son homologue allemand.
"Nous avons des réserves sur la politique iranienne dans la région, et non sur l'Iran en tant que pays et peuple", a déclaré le ministre saoudien lors d'une conférence de presse conjointe avec le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier.
"Dans plusieurs conflits, l'Iran est une partie du problème et non de la solution", a-t-il ajouté, accusant Téhéran d'avoir des forces en Syrie "combattant les Syriens".
"Dans ce cas, on peut dire que les forces iraniennes en Syrie sont des forces d'occupation", a poursuivi Saoud al-Fayçal, selon l'AFP.
L'Arabie saoudite et les autres monarchies sunnites du Golfe soutiennent les insurgés syriens qui ont détruit la Syrie dans le but de renverser le pouvoir de Bachar al-Assad.
C’est grâce à leur soutien militaire que la contestation qui a éclaté en mars 2011 s’est militarisée et en entré en guerre contre l’Etat syrien et la population loyaliste.
L’Iran est lié à la Syrie par des accords de différents types, et lui accorde un soutien financier et militaire.
"Si l'Iran veut faire partie de la solution en Syrie, il doit retirer ses forces de Syrie. Et cela doit s'appliquer ailleurs, que ce soit en Irak ou au Yémen", a encore dit le prince.
L’Arabie saoudite accuse l'Iran de soutenir les rebelles houthistes d’Ansarullah qui se sont révoltés contre leur exclusion et la corruption qui sévit dans ce pays. Ils ont pris le contrôle de la capitale yéménite Sanaa le 21 septembre.
Elle reproche aussi à l’Iran d’entretenir des liens étroits avec l’Irak, lui attribuant une influence prépondérante dans ce pays, depuis que les chiites ont accédé au pouvoir après la chute du régime de Saddam Hussein en 2003.
Parmi les groupes qui combattent le pouvoir syrien figure celui de l'Etat islamique (EI) de l’acronyme arabe Daesh. Ce mouvement salafiste takfiriste adhère à l’école wahhabite, à l’instar de Riad. la montée de cette milice a été favorisée aussi bien par l'Arabie saoudite, le Qatar, les autres monarchies que la Turquie. Hormis Ankara, ces Etats participent aux bombardements contre Daesh en Irak et en Syrie dans la cadre de la coalition conduite par les Etats-Unis.
L'EI, accusé d'exactions et de tueries, s'est emparé depuis juin de larges pans du territoire irakien. Ses atrocités ressemblent à celles des Ikhwane, (les Frères), une milice qui a contribué au début du XXème siècle à la prise du pouvoir des Saoud en péninsule arabe.