24-11-2024 08:22 PM Jerusalem Timing

Le Parlement britannique reconnait un Etat palestinien dans un vote symbolique

Le Parlement britannique reconnait un Etat palestinien dans un vote symbolique

Pour "Israël", le vote britannique "sape les chances" de paix. "Israël" ne lèvera pas le blocus de Gaza.

Les députés britanniques se sont prononcé lundi soir pour la reconnaissance d'un Etat palestinien dans une motion appelant leur gouvernement à en faire de même, mais le vote était non contraignant.

Dix jours après l'annonce faite par la Suède, immédiatement critiquée par « Israël », qu'elle allait reconnaître l'Etat de Palestine, les parlementaires du Royaume-Uni ont adopté par 274 voix contre 12 une motion appelant le gouvernement britannique à "reconnaître un Etat palestinien aux côtés de l'Etat d'Israël" comme une "contribution pour assurer une solution négociée consacrant deux Etats" dans cette région.

Des nations européennes comme la Pologne ou la Bulgarie ont reconnu l'Etat palestinien en 1988, alors qu'elles faisaient encore partie du bloc soviétique.

Au total, l'autorité palestinienne se prévaut de la reconnaissance de 134 pays, dont le Brésil et l'Argentine.

Le vote des députés britanniques ne va rien changer dans l'immédiat puisqu'il revêt un caractère purement symbolique et que le gouvernement de David Cameron ne sera pas contraint de s'y conformer.

Le Royaume-Uni s'était abstenu en 2012 lors du vote sur le statut d'Etat observateur à l'ONU pour la Palestine,

Durant les débats, le ministre chargé du Moyen-Orient Tobias Ellwood a souligné qu'un Etat palestinien ne serait reconnu que lorsque le moment sera jugé approprié.

"La Grande-Bretagne a une responsabilité historique et morale" de reconnaître l'Etat de Palestine, a estimé le député conservateur Alan Duncan, ancien secrétaire d'Etat au développement international, renvoyant au mandat britannique sur la Mésopotamie et sur la Palestine au XXe siècle.

"Ca fait trop longtemps que la Palestine est occupée, que ses habitants vivent une vie misérable. Que les Israéliens continuent, petit à petit, à construire sur des terres qui ne leur appartiennent pas. Il est grand temps que le monde reconnaisse l'Etat palestinien comme l'ont déjà fait 134 pays auprès des Nations Unies", avait insisté l'ancien ministre sur Skynews.

Le vote britannique "sape les chances" de paix

En réaction, « Israël » a estimé mardi que le vote du parlement britannique nuisait à la recherche de la paix.

"Une reconnaissance internationale prématurée envoie aux dirigeants palestiniens le message alarmant qu'ils peuvent se soustraire aux choix difficiles que les deux parties ont à faire, et sape les chances d'atteindre une paix véritable", dit un communiqué du ministère israélien des Affaires étrangères.

L'Autorité palestinienne rejette l'objection israélienne

Par ailleurs, l'Autorité palestinienne a salué ce vote comme "un pas important en direction de la justice et de la paix".

"Notre droit à l'autodétermination n'est pas un objet de négociations", a dit dans un communiqué au nom de l'Autorité palestinienne Mme Hanan Ashrawi, rejetant ainsi l'objection israélienne selon laquelle une telle reconnaissance doit passer par des négociations avec « Israël ».

"La reconnaissance de la Palestine ne dépend pas de l'issue de négociations avec Israël et ne fera l'objet d'aucune transaction de notre part; une telle prétention n'est pas seulement injuste, elle est immorale", a dit Mme Ashrawi, membre du Comité exécutif de l'OLP, qui chapeaute l'Autorité palestinienne.

"Israël" ne lèvera pas le blocus de Gaza

Sur un autre plan, le président israélien Reuven Rivlin a informé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qu’"Israël" ne lèvera pas le blocus de Gaza, en place depuis huit ans, qu'après le désarmement du Hamas.

"Le blocus ne pourra être levé qu'une fois que les dirigeants palestiniens et la communauté internationale auront trouvé une façon de neutraliser les capacités terroristes du Hamas", a dit Rivlin.

Ban est arrivé à Jérusalem occupée lundi après avoir participé au Caire à la conférence internationale des donateurs, lors de laquelle 5,4 milliards de dollars de dons ont été promis pour la reconstruction de la bande de Gaza, dévastée par la guerre.

M. Ban a exhorté les deux parties à "trouver une voie vers la paix" et une solution rapide pour "les questions urgentes liées à la reconstruction de Gaza."