De nombreux différends, en particulier d’ordre foncier, sont à l’origine de ces heurts entre Arabes et Berbères qui cohabitent depuis des siècles à Ghardaïa.
Une manifestation inédite de policiers a eu lieu lundi à Ghardaïa, dans le sud de l'Algérie, théâtre depuis des mois d'affrontements communautaires qui impliquent une forte mobilisation des forces de sécurité, a rapporté la presse mardi.
"Les policiers poussés à bout à Ghardaïa", titrait en Une le quotidien francophone El Watan, avec une photo de policiers brandissant des pancartes proclamant: "Nous voulons un syndicat indépendant", "10 mois ça suffit", ou encore "Hamel (Abdelghani, patron de la police, NDLR) dégage".
Selon El Watan, la manifestation a rassemblé près de 1500 policiers envoyés en renfort pour tenter de contenir la vague de violence qui secoue Ghardaïa depuis 10 mois, opposant les communautés mozabites (berbères) et chaâmbas (arabes).
La manifestation a aussi fait la Une des quotidiens El Khabar et Liberté, ce dernier intitulant son éditorial "La grève de la matraque".
Lundi, suite à de nouvelles échauffourées dans la région de Ghardaïa, deux jeunes sont morts et une dizaine de policiers et d'agents de la protection civile ont été blessés, selon l'agence APS.
Près de 10.000 policiers et gendarmes sont déployés depuis mars dans les principales artères de Ghardaïa, cité de 400.000 habitants dont quelque 300.000 Mozabites, mais ils ne parviennent pas à empêcher les violences.
Lors d'une visite lundi à Ghardaïa, le directeur général de la sûreté nationale, Abdelghani Hamel, a rencontré des policiers qui lui ont fait part de "leurs préoccupations", selon un communiqué de la police.
Le général Hamel les a "rassurés", durant cette rencontre quant à "la prise en charge de toutes leurs revendications", lit-on dans le communiqué.
Les heurts communautaires dans la région de Ghardaïa ont fait une dizaine de morts au cours des derniers mois, tandis que des centaines de maisons et de magasins, appartenant en majorité à des Mozabites, ont été pillés puis incendiés.
De nombreux différends, en particulier d'ordre foncier, sont à l'origine de ces heurts entre Arabes et Berbères qui cohabitent depuis des siècles dans la ville.