Une lecture iranienne.
Les milieux israéliens auraient toutes les raisons de s'inquiéter de la nouvelle approche régionale du mouvement du Hezbollah libanais.
En réaction aux violations de l'espace aérien du Liban et aux tirs israéliens en direction des militaires libanais, le Hezbollah a fait exploser une bombe, sur le passage d'une patrouille militaire israélienne et n'a pas hésité pas à le revendiquer...
Habitué des méthodes dissuasives, pour enrayer l'attitude belliqueuse du régime sioniste, le Hezbollah fait basculer maintenant les équations politiques du régime israélien, déjouant ainsi tous ses calculs, dans le sens de la dissuasion anti-Résistance.
C'est en menaçant le front intérieur d'Israël que le Hezbollah cherche à écarter les agressions terrestres et aériennes israéliennes contre le Liban.
Le terme «dissuasion» s'amplifie beaucoup, dans le discours militaire des Sionistes. Ils ont conçu leur stratégie de dissuasion à différents niveaux. Ils continuent d'étudier l'efficacité de cette méthode, pour faire face au Hezbollah, à la Syrie, à l'Iran et au mouvement palestinien, Hamas. En l'absence de véritables acquis militaires, c'est toujours de cette «dissuasion» qu'ils se vantent. Manière de feindre avoir enregistré des victoires d'ordre sécuritaire...
La dissuasion s'utilise aussi pour mesurer la probabilité du déclenchement de guerre entre deux parties. Plus la puissance dissuasive d'un pays est grande, moins il est exposé à une guerre éventuelle.
L'inverse de ce lien reste aussi valide ; c'est un concept que tout le monde reconnaît.
Le secret de l'importance stratégique de la Résistance, dans le sens de protéger le territoire libanais des agressions israéliennes, se résume en cette question : malgré des campagnes politiques, qui représentent le Hezbollah comme étant responsable des guerres qui visent le Liban, c'est par contre l'arme de la Résistance, qui, plus d'une fois ces dernières années, a neutralisé les convoitises et malveillances des Sionistes et d'autres parties régionales ou internationales vis-à-vis du Liban.
Il est tout à fait normal qu'Israël évite tout nouvel aventurisme régional, si les coûts sécuritaires ou politiques d'une telle guerre s'annoncent trop lourds.
C'est vrai que le Hezbollah libanais a respecté le cessez-le-feu, depuis 2006, sur son propre front de confrontation avec Israël, mais ce mouvement est passé à l'acte, à chaque fois qu'Israël a fait preuve d'agression contre le Liban.
Ce faisant, le Hezbollah a retransmis un double message à Tel-Aviv : nous respectons la trêve, mais nous resterons prêts à la guerre.
Et on s'attend à ce que la nouvelle approche du Hezbollah prévoie des réponses à toute petite agression israélienne...
N'oublions pas que les Libanais, qu'ils soient chiites, sunnites, druzes ou chrétiens, s'inquiètent de la situation sécuritaire de leur pays. Ils observent de près les récentes évolutions de l'Est du Liban, la résistance du Hezbollah aux attaques tous azimuts des Takfiristes contre Aïn al-Chams, Baalbek et d'autres régions, surtout, sur les hauteurs d'Ersal (Aarsal). Ils savent bien que le Hezbollah est présent sur la ligne du front de la lutte contre les terroristes takfiristes.
La présence réussie du Hezbollah, dans la lutte contre Daesh et le Front Al-Nosra, a fait basculer la donne géopolitique et militaire en Orient, depuis les pays riverains du golfe Persique, jusqu'aux côtes méditerranéennes.
Le Chef de la communauté druze libanaise, Walid Joumblatt, le grand mufti des Sunnites du Liban, Cheikh Abdul Latif Daryan, et le Président du Courant du Futur du Liban, (Tayyar Al Mustaqbal), Saad Hariri, ont tous évoqué le danger de Daesh, dont ils ont réclamé l'anéantissement.
Tous sont parfaitemet conscients que la présence des terroristes takfiristes au Liban, nuit aux équations politiques de l'entente nationale.
Avec Mashregh News (journal en ligne iranien), Irib.