La Bourse américaine a elle aussi été touchée de plein fouet.
Les marchés financiers ont perdu pied mercredi, déboussolés par la résurgence des peurs sur la zone euro, la publication de mauvais chiffres faisant craindre une reprise américaine pas si solide que cela et l'apparition de nuages venus de Chine.
Le feu couvait depuis plusieurs jours mais l'incendie s'est déclenché à Wall Street, qui a subitement décroché dans l'après-midi, allant jusqu'à perdre plus de 2% et provoquant une débâcle en Europe.
La Bourse de Paris a concédé 3,63% en clôture, Francfort 2,87%, Londres 2,83% et Milan 4,44%. Athènes s'est effondré de 6,25%. L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a dégringolé de 3,63% à 3939,72 points, au plus bas depuis la fin août 2013.
"Ce fut un carnage aujourd'hui sur les marchés européens, frappés par un torrent de déception concernant la santé économique de l'Europe, des inquiétudes concernant un ralentissement en Asie, avec en plus Ebola et des divergences politiques au coeur de l'Europe", a expliqué Michael Hewson, analyste de CMC Markets UK.
Depuis le début du mois, les Bourses reculaient à mesure que grossissaient les doutes sur la zone euro, engluée entre stagnation et déflation. De mauvais indicateurs allemands ont alimenté la spirale négative, le roc allemand apparaissant fissuré.
Les marchés "attendent plus de la part de l'Europe" confrontée à "la baisse de la croissance, la baisse de l'inflation et le ralentissement récent de l'Allemagne", a souligné Alexandre Baradez, analyste chez IG France.
Ruée vers des actifs plus sûrs
Les investisseurs, fuyant les marchés actions, se sont rués sur certains des actifs les plus sûrs du monde, les obligations à dix ans américaines, allemandes et, dans une moindre mesure, françaises qui ont vu leur rendement - qui évolue en sens inverse de la demande - casser des planchers.
A contrario, les titres des pays périphériques et fragiles ont été délaissés, entraînant de fortes hausses des rendements pour la Grèce, l'Espagne ou l'Italie. Classiquement, l'or, traditionnelle valeur refuge, montait nettement à 1244 dollars l'once.
La Bourse américaine touchée de plein fouet
La situation aux Etats-Unis n’était pas meilleure. Wall Street a terminé en baisse une séance éprouvante mercredi, les investisseurs s'alarmant de la multiplication de signes inquiétants sur la croissance mondiale: le Dow Jones, après avoir chuté de plus de 2,80% en séance, a finalement perdu 1,06% et le Nasdaq 0,28%.
Selon des résultats définitifs, le Dow Jones a reculé de 173,45 points à 16.141,74 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 11,85 points à 4.215,32 points.
L'indice élargi S&P 500 s'est replié de 0,81% ou 15,21 points à 1.862,49 points, après avoir dégringolé de plus de 3% en cours de journée.
Signe de l'anxiété de la place financière new-yorkaise, l'indice VIX, ou "indice de la peur", s'est envolé jusqu'à 31,6, un niveau plus vu depuis fin 2011.
Un "mouvement de panique" s'est emparé des investisseurs en tout début de séance, avec des mouvements d'ampleur aussi bien sur le marché des actions que des obligations, a observé Mace Blicksilver de Marblehead Asset Management.