Si le médicament JK-05 s’avérait efficace, ce serait une victoire de taille pour le secteur médical chinois.
Une société pharmaceutique chinoise a envoyé un médicament expérimental en Afrique, destiné aux employés humanitaires chinois, et prévoit de procéder à des essais cliniques là-bas, pour combattre l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola, ont déclaré jeudi à Reuters des cadres de cette entreprise.
Le groupe Sihuan Pharmaceutical Holdings, qui est lié à l'armée chinoise et appartient pour partie à la banque d'investissement américaine Morgan Stanley, a expédié plusieurs milliers de doses du médicament JK-05 en Afrique de l'Ouest, et d'autres pourront être envoyées en cas de besoin, a déclaré un cadre de l'entreprise, Jia Zhongxin.
"Les coopérants humanitaires ont déjà le médicament avec eux, et si un cas se déclare (parmi eux), ils pourront le prendre", a dit Huo Caixia, directeur général adjoint de Sihuan.
Si au fil des essais cliniques le médicament JK-05 s'avérait efficace, ce serait une victoire de taille pour le secteur médical chinois et un bon point pour le "soft power" chinois en Afrique, partenaire commercial de plus en plus important de Pékin.
Pour l'instant, le JK-05 n'a pas été testé sur des hommes, mais Sihuan assure qu'il s'est montré efficace lors d'expériences sur des souris.
Un million de Chinois vivent en Afrique, dont 10.000 environ dans les trois pays les plus touchés par l'épidémie de fièvre Ebola - Guinée, Liberia et Sierra Leone.
La Chine a envoyé plusieurs centaines de membres de personnel de santé en Afrique pour combattre l'épidémie, ainsi que plus de 35 millions de dollars d'aide médicale à destination des pays les plus affectés.
Aucun ressortissant chinois n'a à ce jour contracté la fièvre Ebola, qui, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a fait près de 4.500 morts sur un total de près de 9.000 cas confirmés depuis le début de l'épidémie, qui s'est déclarée en mars en Guinée.
"Il est clair que la situation en Guinée, au Liberia et Sierra Leone se détériore, avec une transmission étendue et persistante du virus", souligne l'OMS dans son dernier bilan, annoncé mercredi.
D'autres médicaments, comme les américains ZMapp et TKM-Ebola, en sont à un stade de développement plus avancé.
Ils ont été testés sur des singes, et sont depuis quelque temps utilisés directement pour soigner des malades d'Ebola. Une société pharmaceutique japonaise, Toyama Chemical, a mis au point un autre médicament, le Favipiravir.