"Le manque de confiance et le chaos se renforcent dans les relations internationales" selon une analyse de Lavrov.
Le manque de confiance et le chaos se renforcent dans les relations internationales, selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, écrit vendredi le quotidien Kommersant.
Son discours prononcé à la session plénière du sommet Asie-Europe (ASEM) à Milan, a précédé l'arrivée de Vladimir Poutine jeudi soir.
L'ACEM, sommet de deux jours réunissant les chefs d'Etat et de gouvernement, a démarré jeudi à Milan. La position russe sur les problèmes internationaux a été présentée à la session plénière du sommet par le ministre russe Sergueï Lavrov. Il a déploré le fait qu'aujourd'hui encore on tente de donner au mot "compréhension" le sens "d'adhésion à son propre point de vue, donnant le droit d'ignorer les intérêts légitimes des partenaires et de dicter ses propres règles du jeu dans la politique, l'économie, les finances et le commerce". Selon le ministre, "tout cela conduit au renforcement du chaos dans les relations internationales, à l'expansion des zones de crise, y compris les vastes territoires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et aujourd'hui en Ukraine".
"Dans le contexte de profonds changements structurels dans le monde, on constate une hausse dangereuse du manque de confiance dans les relations internationales, une érosion de la culture de recherche du compromis et de solutions mutuellement acceptables, qui sont la seule base possible pour un travail en commun efficace. La Russie, seul membre de l'ACEM à se situer à la fois en Europe et en Asie, prône objectivement le début d'un travail sérieux pour le renforcement des mécanismes de gestion globale. Il devra s'appuyer sur le droit international, les principes de sécurité équitable et indivisible et la prise en compte mutuelle des intérêts. C'est le seul moyen d'éviter l'exacerbation de la confrontation aussi bien en Europe qu'en Asie-Pacifique", a déclaré Sergueï Lavrov. Ce dernier a souligné, parmi les tâches prioritaires dans le monde actuel turbulent, "le renforcement des fondements moraux des relations nationales, en s'appuyant sur les valeurs traditionnelles".
La session plénière de l'ACEM a été ouverte par le président du Conseil européen Herman Van Rompuy. Il a noté que l'Asie et l'Europe avaient besoin l'une de l'autre et devaient se tenir à un règlement pacifique des conflits. "Aucun pays ne peut vivre isolé au XXIe siècle", a-t-il souligné.
Le président du Conseil européen a fait remarquer que le sommet de l'ACEM se déroulait à une "époque difficile pour l'Europe". "Après la crise, l'Europe se bat pour relancer la croissance économique et créer des emplois. La situation en Ukraine influe sur la sécurité de notre continent. L'instabilité en Afrique du Nord et au Moyen-Orient a provoqué une montée du terrorisme et du crime organisé du Sahel au Nigeria", a déclaré Van Rompuy. D'après lui, tout cela affecte significativement l'Europe et l'Asie. "L'union de nos forces n'a encore jamais été aussi pertinente et cruciale", conclut-il.
Vladimir Poutine participera vendredi à Milan à plusieurs entretiens bilatéraux et multilatéraux, dont la situation en Ukraine sera le thème central.