Selon l’expert iranien Hasan Hanizadeh
Les combattants de l’État islamique (Daesh) mènent une guerre sainte contre les « infidèles » au Proche-Orient. Leur conception du djihad est exclusivement politique et belliqueuse. Ils haïssent les chiites et les adeptes des courants religieux assimilés pour ne rien dire des chrétiens et des Juifs. L’EI a, par exemple, l’intention de détruite les reliques catholiques au Vatican et chiites en Iran.
Hasan Hanizadeh, politologue iranien et ancien rédacteur en chef de l’agence Mehr évoque dans l’interview accordée à notre correspondant la réalité de l’implantation de l’EI en Europe et en Iran :
L’ET est une créature des États-Unis et de leurs alliés. Sous prétexte de lutte contre les combattants, Washington veut prendre pied au Proche-Orient et s’ingérer dans la politique intérieure et extérieure des pays de la région. Nous voyons que ces plans de l’Occident sont avec succès mis en application en Syrie et en Irak dont l’économie et les structures étatiques sont en piteux état.
C’est pour cette raison précisément que l’EI essaie de faire peur à l’Iran et menace sa sécurité, ce qu’il ne cesse de répéter ces derniers temps. Mais les forces armées iraniennes ont l’expérience de lutte contre les combattants de l’État islamique. Aussi, il n’y a pas longtemps elles ont lancé une opération réussie pour interdire aux combattants de l’EI l’accès des régions nord-ouest de notre pays. A propos, les gardes-frontières iraniens se sont illustrés dans cette opération. Les incursions des islamistes ont cessé depuis.
Si au début des années 1980, les Américains ont créé Al-Qaïda comme outil de confrontation avec l’Union Soviétique, ils sont aujourd’hui en train d’échafauder l’EI pour lutter contre leurs adversaires idéologiques au Proche-Orient.
De même qu’en son temps Al-Qaïda, l’EI peut échapper au contrôle américain et créer pas mal problèmes pour l’Occident en lançant des attaques terroristes en Europe et aux États-Unis. On peut justement douter que l’EI continue à servir les intérêts occidentaux à l’avenir également. Je pense qu’il deviendra un jour une menace pour les États-Unis.