Des sources sécuritaires assurent que l’action préventive de l’armée a avorté un projet dangereux pour le Nord Liban.

 
Tout a commencé par un document datant de 20 jours qui est parvenu aux services de sécurité libanais via un informateur.

Bataille dirigée par le front al-Nosra

Selon ce document, « une réunion a été tenue entre les dirigeants des fronts de combat au Nord Liban pour se préparer à une manœuvre  de déploiement sécuritaire devant les positions de l’armée, aux ordres du dirigeant Abou Malek Talli », (dirigeant du front al-Nosra : ndlr). (voir photo).

Selon les renseignements, la mobilisation de l’armée est survenue à la base de ce document.

De source sécuritaire citée par le journal libanais al-Akhbar, on indique que l’arrestation du terroriste Ahmad Salim Mikati (voir photo), à l'aube de vendredi dernier, a eu lieu par hasard, soulignant que le portable du soldat déserteur Abdel Qader Akoumi a été activé puis fermé, ce qui a permis de détecter son endroit et de l’arrêter.

Cette arrestation a accéléré le scénario auquel se préparaient les miliciens. Vendredi midi, un religieux de Tripoli, cheikh Khaled Bohlos a lancé un appel à une « révolution sunnite » depuis la tribune de la mosquée de Taqwa à Tripoli.

30 jeunes à Bab Tabbaneh ont répondu à l’appel, des partisans des terroristes Chadi Mawlaoui, Oussama Mansour, Ahmad Kasha et Abdallah Jaghbir.

Pendant ce temps, une patrouille de l’armée est passée par les lieux. Les miliciens en colère ont ouvert le feu, provoquant des accrochages avec les soldats, et ont pris la fuite en direction des vieux souks.

« Prémices de la grande bataille au Liban »

Alors que la rue tripolitaine affiche son soutien à l’armée dans sa lutte contre le terrorisme, une source radicale proche du front al-Nosra a révélé au journal al-Akhbar que ce qui se passe actuellement au nord est directement dirigé par « Abou Malek Talli ».

« Chadi Mawlaoui et Oussama Mansour ont prêté allégeance à al-Nosra. L’accalmie à laquelle appelle le comité des oulémas musulmans ne durera pas pour longtemps », assure cette source en toute confiance.

Une position appuyée par le chef du groupe terroriste d’Abdallah Azzam. Cheikh Sirjedine Zreikat. « Nous assisterons prochainement à une intifada sunnite qui déracinera l’injustice », dit-il, alors que d’autres sources  évoquent « une unification des rangs des rebelles au Qalamoun afin d’attaquer les villages de la Békaa du Nord ».

Les  groupes participant aux combats

A Bab Tabbaneh, des groupes appartenant à Chadi Mansour, Oussama Mawlaoui, et surtout Abou Hourayra Mikati (fils du détenu Mikati qui serait mort en prison selon un appel téléphonique non identifié parvenu à sa famille), ces groupes sont chargés d’attaquer l’armée, ainsi que des dizaines de Syriens qui ont prêté allégeance à Abou Malek Talli.

Le groupe du cheikh Hoblos, très proche de la branche d'al-AlQaïda en Syrie le  front al-Nnosra, s’active à Zahriyeh et s'implique dans les attaques contre l’armée.

Dans le but d’interdire aux Syriens de rejoindre les rangs des groupes armés, l’armée a bouclé plusieurs entrées de la ville du Nord. Une mesure qui est survenue après l’afflux remarquable de Syriens de plusieurs régions du pays vers Tripoli.

Par ailleurs, l’armée a retrouvé une cache d’armes derrière la salle de prière d’al-Anwar, contenant une grande quantité d’armes (29 RPG, 20 mitrailleuses, 50 kalachinkov, des bombes et des charges ainsi que de grandes quantités de munitions).

Qui est Bohlos: une réplique d'Al-Assir ?

Cheikh Khaled Bohlos a fait connaissance avec le religieux terroriste originaire de Saïda Ahmad al-Assir en décembre 2012 lors d’une visite de ce dernier à Akkar (nord). Bohlos a exprimé son admiration pour al-Assir et l’a invité à tenir des prêches dans la même mosquée qu’il fréquente. 

Alors qu’il était méconnu de la population, le salafiste Hoblos a reçu ces trois dernières années les visites de religieux salafistes du Golfe.

Avec le début de la guerre en Syrie, ce cheikh proche du front al-nosra a enrôlé des jeunes libanais pour combattre auprès des groupes armés dans ce pays. Sachant que le nombre de ses partisans ne dépasse pas les 30 jeunes libanais, ainsi que des réfugiés syriens.

Dans ses prêches, il met l'accent sur la zizanie entre sunnites et chiites et appelle à une « révolution populaire sunnite »  ou à « la révolution de la lutte contre l’injustice et la restitution des droits ». Vendredi dernier, il a lancé un appel à fermer les accès dans les régions du Nord Liban jusqu’à la levée du siège.

Suite aux violents affrontements qui ont frappé le périmètre de la mosquée Hoblos, celui-ci a pris la fuite avec son groupe dans les près de Bhannine. Des sources sécuritaires ont confirmé à al-Akhbar que l’ordre de tuer ou d’arrêter Bohlos a été pris.

 

La bataille jusqu’à la fin

Selon les dernières informations de cet évènement pour ce lundi, la bataille fait rage dans le dernier carré de Bab Tebbaneh, où les deux terroristes salafistes Chadi Mawlawi et Oussam Mansour et leurs hommes se sont retranchés. Au moment même où l’armée libanaise continue d’évacuer les civils. Au matin, elle avait réalisé quelques perquisitions. Des drones participent à l’opération militaire.

Selon l’Agence officielle ANI, le commandement de l’armée a assuré vouloir poursuivre l’opération jusqu’à la fin et tout ce qui est répandu sur la conclusion d’un accord n’est pas vrai.

Selon un bilan provoire de l'armée, 19 terroristes ont été tués et 90 autres blessés depuis l'éclatement des combat vendredi dernier.