Pas de base populaire qui soutient les djihadistes au Liban Nord.
Malgré les multiples échecs encaissés par le front al-nosra au nord Liban, les groupes radicaux reprennent périodiquement le même scénario de combats contre l’armée à Tripoli. Ces dernies jours, l’armée a réalisé une victoire supplémentaire après le dernier round de violence qui a frappé surtout Bab Tabbaneh. Une victoire qui a poussé les terroristes à fuir et à cacher leurs armes.
Parallèlement, l’armée a réussi à installer des barrages à Tripoli et à mener des perquisitions dans des régions qui lui étaient interdites.
Toutefois, les miliciens extrémistes reconnaissent qu’ils s’attendaient à cette défaite, et que cette dernière fut « un coup dur aux jeunes musulmans du Nord », rapporte le correspondant du journal al-Akhbar Redwane Mortada, qui sonde fréquemment les points de vue des milieux radicaux.
Celui-ci indique que les groupes salafistes tiennent des réunions publiques ou encore discutent sur les réseaux sociaux afin d’évaluer la situation et les raisons de leur nouvel échec flagrant face à une armée qu’ils considèrent « faible et incapable de mener une guerre de rue ».
Tout le monde est unanime à admettre qu’il existe une erreur au niveau du timing de l’opération. Mais encore, un événement imprévu a eu lieu et a entrainé les groupes armés à agir avec émotion. « Il était impossible de faire un pas en arrière », indique une source interrogée par le correspondant d’al-Akhbar.
L’incident imprévu fut l’arrestation des éléments de la cellule d’Assoun, à leur tête le terroriste Ahmad Salim Mikati.
Des miliciens du front al-Nosra au Liban confient à al-Akhbar que « le groupe du cheikh Abou Hoda Mikati (Ahmad Mikati : ndlr) a ouvert la bataille dans les souks en coordination avec les partisans de l’Etat islamique (Daesh) au Nord après l’arrestation de Mikati. Et les autres groupes ont été entrainés malgré eux dans la bataille, de peur d’être accusés de manque de soutien ».
Pas de base populaire à Tripoli
Les dirigeants des groupes salafistes au Liban et dans le Qalamoun reconnaissent aussi qu’ils « n’ont jamais bénéficié d’un environnement propice » à leurs actions.
Partant de cette constante, ceux-ci réalisent que si « la donne reste telle quelle au Liban, il sera impossible de changer l’équation en faveur des djihadistes ».
Et à la surprise de tous, ils admettent que « leurs groupes sont faibles et incapables de lancer une bataille globale en l’absence d’une base arrière à la frontière ».
Pour ces dirigeants salafistes, « même la bataille du Nord est une bataille perdue en fin de compte. Plusieurs tentatives ont eu lieu pour contrecarrer les derniers incidents au Nord, mais les jeunes ont été entrainés par leurs émotions et la faiblesse de l’armée a encouragé les combattants à faire durer la bataille ».
Et de poursuivre : « la plupart des affrontements n’étaient pas planifiés à l’avance, et de nombreux participants aux combats n’ont pas respecté les rôles qui leur étaient confiés ».
Face à ces données, une question se pose sur les raisons pour lesquelles les groupes extrémistes s’acharnent à combattre l’armée. Le manque de sagesse, la haine aveugle de l’Autre, et l’attachement à une cause futile seraient parmi la liste de réponses à une question pareille !
Source: al-Akhbar