Netanyahu veut changer le statut de ce lieu saint. Lancement d’une unité de surveillance aérienne pour réprimer les protestataires palestiniens.
L'esplanade des Mosquées dans la ville sainte de Jérusalem occupée est désormais interdite d'accès aux visiteurs et aux fidèles musulmans "jusqu'à nouvel ordre", c’est ce qu’a annoncé jeudi la police d’occupation israélienne.
"Le Mont du Temple (l'esplanade des Mosquées) est interdit jusqu'à nouvel ordre à tous les visiteurs, mais aussi et de façon exceptionnelle, aux musulmans venus y prier en raison des tensions actuelles", a dit la porte-parole Luba Samri.
Mort d’un militant extrémiste
Elle a avancé comme prétexte des tirs visant un militant extrémiste israélien. Militant de droite, Yéhuda Glick âgé d'une cinquantaine d'années a été grièvement blessé mercredi soir à Jérusalem-ouest par les tirs d'un motocycliste, qui a pris la fuite.
Yéhuda Glick est un militant d'extrême droite qui milite depuis des années afin d'obtenir l'autorisation pour les juifs de prier sur l'Esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'Islam.
Cet homme a été attaqué alors qu'il venait de participer à un débat au Centre de l'héritage de Menahem Begin (du nom d'un ancien Premier ministre israélien) sur le soi-disant mont du Temple dans la ville sainte de Jérusalem.
Un ex-détenu tué par une unité des forces spéciales
Peu après cet incident, les forces d’occupation ont tué un ex-détenu palestinien.
Emprisonné 12 ans dans les geôles israéliennes et libéré en 2012, Moataz Hijazi a éte tué de sang froid par les forces d'occupation.
Hijazi se trouvait sur le toit de sa maison, dans le quartier Silwan, au sud de la mosquée AlAqsa, ont affirmé des sources palestiniennes.
Un porte-parole de la police d’occupation a par contre avancé la version suivante : un Palestinien soupçonné d'avoir tiré mercredi et blessé le militant anti-palestinien à Jérusalem a été tué lors d'un échange de tirs jeudi matin par la police israélienne.
"Le Palestinien, qui était le principal suspect de l'attaque mercredi soir a été éliminé à son domicile dans le quartier d'Abou Tor à Jérusalem par une unité des forces spéciales de la police à la suite d'un échange de tirs", a dit le porte Micky Rosenfeld.
Une unité de surveillance aérienne
Entre-temps, la mairie de Jérusalem a annoncé mercredi le lancement d'une unité de surveillance aérienne pour aider les forces d’occupation à réprimer les protestations palestiniennes à l’Est de Jérusalem.
Initialement constituée de cinq ballons d'observation opérés par d'anciens personnels militaires et déployés à proximité des quartiers et villages palestiniens de la ville, l'unité fournira à la police et aux autres agences de sécurité "des renseignements en temps réel sur les dangerosités, rassemblements de masse, jets de pierre, cocktails Molotov et pétards", selon un communiqué.
"Comme je le dis depuis des mois, la situation à Jérusalem est intolérable et nécessite une réponse ferme et claire pour chaque incident violent", a déclaré le maire Nir Barkat, décrivant la nouvelle unité qu'il a initiée comme un "bras opérationnel en première ligne" qui aidera à mettre fin aux protestations, selon lui.
La police d’occupation a également décidé de déployer des renforts de plusieurs centaines d'hommes à Jérusalem, a-t-on ajouté de source palestinienne.
Netanyahu veut changer le statut de ce lieu saint
Dans ce contexte, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est de nouveau défendu lundi de vouloir changer le statut de ce lieu saint.
Le statut de l'esplanade des Mosquées est une source de tensions permanentes. Les musulmans s'alarment de l'intention prêtée au gouvernement israélien d'autoriser les juifs à y prier. Ils redoutent qu'une telle autorisation constitue le premier pas vers la destruction de l’esplanade des mosquées en vue de bâtir le troisième temple juif présumé.