A Kobané, 100 miliciens Daesh auraient été tués. A Homs, les takfiristes s’emparent d’une compagnie de gaz.
Les miliciens jihadistes de la branche armée d’al-Qaida en Syrie le Front al-Nosra ont chassé les miliciens appuyés par les Occidentaux du Front révolutionnaire syrien (FRS) de leur fief dans le nord-ouest de la Syrie après 24 heures de combats.
Selon l'AFP, cette défaite porte un coup aux efforts des Etats-Unis de créer et d'entraîner "une force modérée" entre les jihadistes et les forces régulières de Bachar al-Assad.
"Le Front al-Nosra est devenu maître de Deir Sinbel, et il contrôle désormais la majorité des localités et villages de la région de Jabal al-Zawiya", selon l’instance médiatique de l’opposition syrienne pro occidentale, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH),.
Les combattants de la branche syrienne d'al-Qaïda "se sont emparés des armes et des chars du FSR et une partie des rebelles a prêté allégeance au Front Al-Nosra tandis qu'une autre s'est enfuie", a précisé cette organisation.
Selon l'OSDH, quelques jihadistes du groupe Daesh (Etat islamique-EI) sont venus prêter main forte au Front Al-Nosra, alors que dans d'autres régions, ces deux groupes jihadistes s'affrontent durement.
Le chef du FRS, Jamal Maarouf, devait constituer une armée nationale devant se placer entre les jihadistes et les forces du régime mais son groupe n'a plus désormais de bastion mais seulement des combattants dans le sud de la Syrie, assure l'AFP.
En septembre, les États-Unis avaient annoncé vouloir soutenir et entraîner «les rebelles modérés ». Un des principaux groupes visés par l'aide était le FRS, une alliance créée fin 2013 en réaction à la création du Front islamique (rébellion salafiste et islamiste).
Il y a quelques jours, le Nosra s'était emparé de plusieurs postes du FRS, et il y a eu de lourdes de pertes des deux côtés" a indiqué l'OSDH.
L'accord pour un cessez-le-feu conclu jeudi soir n'est jamais entré en application.
D'autres combats ont opposé jeudi Al-Nosra aux rebelles de Hazzem, autre faction soutenue par les USA, à Khan al-Sibel, également dans la province d'Idleb, causant la mort de trois belligérants.
Les rebelles s’insultent
Des militants ont publié une vidéo montrant le chef du FRS, Jamal Maarouf, en habit militaire marchant avec ses combattants. Il lance à l'adresse du chef d'Al-Nosra Abou Mohammad al-Jolani: "Tu as terni le nom de l'islam, tu as terni la religion. Pourquoi tu nous attaques? Vas combattre contre le régime!".
"Tu n'es rien, tu es identique à Baghdadi, espèce de salaud", ajoute-t-il, en référence à Abou Bakr al-Baghdadi, qui dirige Daesh.
Al-Nosra a répondu via Twitter en accusant Maarouf de "corruption " et de "s'éloigner de la révolution".
Kobané: 100 Daesh tués
Dans la ville kurde de Aïn al-Arab (Kobané) des combats ont eu lieu vendredi après-midi dans le centre de Kobané, selon l'OSDH.
Les combattants kurdes ont réussi à avancer vers une position de Daesh dans le nord de la ville, après une opération ayant fait "beaucoup de morts" dans les rangs takfiristes et il est question de cent jihadistes Daesh tués en trois jours.
"Durant ces trois derniers jours sont morts au moins cent membres de l'EI et de la police religieuse venus d'Alep et Raqa (nord) pour participer aux combats (...) à Kobané et les régions environnantes", a détaillé cette ONG.
Les forces kurdes ont "réussi aussi à avancer de quelques mètres dans la place de la liberté au centre de la ville. Les takfiristes ont riposté en faisant exploser une voiture piégée sur la place à côté des positions" kurdes, d'après l'ONG pro-rebelles.
Vendredi, quinze Kurdes des YPG ont été tués dans les affrontements, tandis que onze jihadistes ont péri dans des frappes de la coalition à Kobané et Raqa.
Afin d'aider les combattants kurdes syriens, qui défendent férocement Kobané depuis le 16 septembre, quelque 150 peshmergas, lourdement armés, ont été dépêchés par le Kurdistan irakien, via la Turquie.
Stationnés dans la ville frontalière turque de Suruç depuis deux jours, ils ont franchi vendredi soir la frontière.
Selon un rapport de l'ONU cité par The Guardian, quelque 15.000 jihadistes étrangers provenant de 80 pays sont venus ces dernières années pour combattre dans les rangs de groupes comme l'EI en Syrie et en Irak, un chiffre "sans précédent".
Compagnie de gaz
Dans la province de Homs (centre), les miliciens de Daesh se sont emparés de la compagnie de gaz située à proximité du champ gazier de Chaer, qu'il avait pris jeudi en grande partie.
Daesh a mis la main sur plusieurs champs de pétrole et de gaz en Syrie et en Irak, une importante source de revenus pour ce groupe, qualifié "d'organisation terroriste la mieux financée" au monde par Washington.