Elle a ces derniers temps multiplié ses critiques aux privilèges des cheikhs dans le royaume.
Une militante saoudienne des droits de l'Homme, Souad al-Chammari, est détenue dans son pays sous l'accusation d'"insulte à l'islam", ont indiqué samedi des activistes en dénonçant une campagne des autorités tendant à étouffer toute dissidence.
"Souad al-Chammari est en prison", a déclaré à l'AFP un activiste, qui a requis l'anonymat.
"Elle est détenue dans une prison à Jeddah", dans l'ouest du royaume saoudien, a dit pour sa part un autre activiste.
Elle est co-fondatrice, avec un autre militant de la société civile, Raëf Badaoui, du site "Réseau libéral saoudien", qui critique l'establishment religieux dans le royaume ultra-conservateur.
M. Badaoui purge une peine de dix ans de prison, prononcée contre lui début septembre pour "atteinte à l'islam".
Dans un récent tweet, Souad al-Chammari a posté des photos d'un homme faisant le baise-main à un religieux barbu. "Remarquez la vanité et l'orgueil sur son visage quand il trouve un esclave pour lui baiser la main", a-t-elle commenté.
Dans un autre tweet en octobre, elle a écrit qu'elle avait été traitée d'"infidèle" pour avoir "critiqué leurs cheikhs" du clergé religieux.
Jeudi, elle a interpellé les autorités sur Twitter concernant le cas de deux femmes qui, selon elle, avaient été arrêtées par la police religieuse pour avoir pris un taxi, conduit par un homme.
Pourtant les femmes, interdites de conduire une voiture dans le royaume, font souvent appel à des taxis sans être inquiétées dans ce pays, où la mixité est strictement interdite.
Dans un tweet vendredi, l'épouse de M. Badaoui, Ensaf Haidar, a indiqué que Souad al-Chammari "est actuellement incarcérée à Jeddah pour insulte à l'islam, tout comme Raëf Badaoui".
"C'est une accusation que l'on colle à tout défenseur des droits de l'Homme", a déploré l'un des deux activistes, interrogés par l'AFP.
L'arrestation de Souad al-Chammari fait partie d'une campagne visant "à faire taire tout le monde", a expliqué le second activiste.
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur était injoignable pour commenter l'information.
Amnesty International a assuré en octobre que les autorités saoudiennes "cherchaient à se débarrasser de toutes les voix critiques réclamant des réformes politiques" dans le royaume.