Des commémorations ont eu lieu, au Liban, en Iran, au Pakistan, en Afghanistan, au Nigeria, dans plusieurs pays arabes et africains, et par des musulmans en Europe et en Amérique.
Des centaines de milliers de musulmans libanais se sont rassemblés mardi pour célébrer le martyre du petit fils du prophète Mohammad (S) (Achoura) dans la banlieue sud de Beyrouth, placée sous très haute sécurité.
Le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, avait appelé lundi les fidèles à une forte mobilisation pour la commémoration du martyre en 680 dans la ville aujourd'hui irakienne de Kerbala, de l’Imam Hussein.
Une marée humaine d'hommes, femmes et enfants vêtus de noir en signe de deuil, certains arborant des châles verts, couleur de l'un des étendards du prophète (S) ou des drapeaux rouges, symbole du sang de l’Imam Hussein, ont entamé la procession de sous la pluie.
"Nous sommes à tes ordres, O Hussein", a scandé la foule.
La banlieue sud de Beyrouth, a été complètement bouclée pour la première fois cette année par précaution d’être visée par des attentats takfiristes.
L'armée libanaise a installé des barrages à toutes les entrées de la banlieue, tandis que les rues de la zone ont été obstruées par des barbelés pour empêcher toute circulation. Un char barrait la rue principale y menant.
Irak
Parallèlement, une grande ferveur régnait en particulier à Kerbala, la grande ville sainte, où aucun incident sérieux n'avait été signalé à la mi-journée.
Une marée humaine composée d’hommes, femmes et enfants vêtus de noir se pressaient en pleurant devant les mausolées de l'imam Hussein et de son demi-frère Abbas.
Cette année, les autorités irakiennes ont déployé en masse les forces de sécurité dans la ville sainte située à 110 km au sud de Bagdad et endeuillée par le passé par des attaques meurtrières visant les fidèles. Elles ont fait appel à plus de 25.000 soldats et policiers et à 1.500 volontaires.
'Un défi à Daesh'
"Commémorer le martyre de l'imam Hussein cette année représente un défi lancé aux takfiristes de Daesh", affirme Saad Jabbar, 54 ans, un fidèle venu de la province de Dhi Qar, plus au sud.
Pour Hatem Gata, un fidèle de 30 ans venu du nord de Bagdad, les Irakiens sont déterminés à "s'opposer à cette bande de Daesh", qui veut empêcher les musulmans de commémorer ce deuil.
L'Achoura a aussi été commémorée à Bagdad et dans d'autres quartiers de la capitale comme Sadr City, où des mesures de sécurité draconiennes avaient été mises en place.
Iran: manifestation anti-américaine
En Iran, des centaines de milliers ont manifesté mardi devant l'ex-ambassade américaine à Téhéran à l'occasion du 35ème anniversaire de sa prise par des étudiants qui coïncide cette année avec Achoura.
Pour les musulmans, l'imam Hussein est le "symbole de la résistance" face à l'injustice.
Les manifestants scandaient "mort à l'Amérique" et "mort à Israël", selon les images diffusées par la télévision d'Etat.
Des effigies de l'oncle Sam ainsi que des drapeaux américain, israélien et britannique ont été brûlés.
Les manifestants portaient également des maquettes de centrifugeuses, les machines destinées à enrichir l'uranium au centre du bras de fer entre l'Iran et les pays occidentaux dans les négociations nucléaires.
Dans la déclaration finale, les manifestants ont apporté leur "soutien" à l'équipe de négociateurs tout en insistant sur le "cadre défini par le guide suprême", l'ayatollah Sayed Ali Khamenei, qui a rejeté tout retour en arrière dans le programme nucléaire du pays.
Des célébrations identiques pour commémorer Achoura ont été organisées à travers l'Iran.
Des commémorations similaires ont également eu lieu au Pakistan, en Afghanistan, au Nigeria, dans plusieurs pays arabes et africains, et par des musulmans en Europe et en Amérique.