Fait rarissime: les policiers de l’occupation israélienne ont attaqué la mosquée al-Aqsa.
Un policier israélien de l'occupation selon l'AFP, (ou peut-être deux selon l'agence Quds) a (ont) été tué(s) et 14 colons ont été blessés mercredi après avoir été percutés par la voiture d'un palestinien , dans une rue du quartier de Sheikh
Jarrah à Jérusalem occupée. Des gardes frontières figurent parmi les blessés, a affirmé le ministre israélien de la Sécurité intérieure Yitzhak Aharonovitch.
Selon les services de secours israéliens, deux des blessés sont dans un état très grave.
Le conducteur du véhicule, Ibrahim Akazi, (38 ans) habitant dans le camp Chaafat à Jérusalem alQuds occupé, a heurté les colons dans ce quartier de Jérusalem-Est près d'une station du tramway, avant d'être tué par des agents de police, ont rapporté les médias israéliens.
Le quartier Chaafat est le théâtre depuis quelques mois de tensions qui s'apparentent à une troisième Intifada.
Après avoir jeté sa voiture sur des passants, Akazi en est descendu et a agressé des colons avec une barre de fer. C'est alors qu'il a été abattu par des policiers, selon la police del'occupation. Les faits se sont produits en quelques minutes, ont dit les secours à une journaliste de l'AFP.
Le Hamas a salué et revendiqué cette opération et appelé à d’autres actions similaires contre l’occupant afin de le dissuader de commettre des agressions à l’encontre des Palestiniens.
" Notre martyr, le héros Ibrahim al-Akkari, dont le sang a abreuvé le sol de la ville d'al-Quds occupée, a insisté pour se scarifier et venger les fils de son peuple et la sainteté de la mosquée al-Aqsa et de la ville de Jérusalem", a écrit le Hamas pour expliquer les raisons de cette opération.
Akari est le frère d'un ancien prisonnier palestinien qui a été exclu en Turquie apres avoir été relaché en 2011, en échange de la libération du prisonnier Gikad Shalit.
Al-Aqsa attaquée
Dans la matinée, avant cette opération, les provocations israéliennes contre les lieux saints des Palestiniens de Jérusalem occupée avaient enfreint la ligne rouge, lorsque des policiers israéliens sont entrés dans la très vénérée mosquée Al-Aqsa.
Ils ont été contrés par des Palestiniens qui s'étaient retranchés dans la nuit sur l'esplanade, pour la protéger. Quand la porte s'est ouverte, des dizaines de manifestants masqués ont lancé des pierres et des pétards sur les policiers israéliens , selon la version de police israélienne rapportée par l'AFP.
Les policiers ont alors pénétré sur l'esplanade et repoussé les Palestiniens à l'intérieur de la mosquée, selon des témoins.
Puis ils sont entrés dans Al-Aqsa. Jamais ils n'avaient poussé aussi loin dans l'édifice, a dit à l'AFP Adnane al-Husseini, gouverneur de Jérusalem-Est.
Les policiers ne sont entrés de quelques mètres seulement pour pouvoir dégager des pierres bloquant les portes, a prétendu la porte-parole de la police, Luba Samri.
Dans l'édifice, des tapis calcinés témoignaient de début d'incendies provoqués par les grenades lancées par les policiers de l’occupation israélienne. Des fidèles s'affairaient à ramasser les débris qui jonchaient le sol.
Sans tarder, les incidents se sont propagés aux alentours immédiats de l'esplanade dans la Vieille ville, transformée en camp retranché gardé par des centaines de policiers. Des dizaines de musulmans se sont attroupés devant les différentes portes donnant sur l'esplanade, dans l'attente de pouvoir y accéder.
Dans l'après-midi de ce mercredi, les habitants du quartier Chaafat, lieu de résidence du martyr palestinien se sont affrontés avec les policiers de l'occupation qui voulaient se rendre à sa maison.
A plusieurs reprises, les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des projectiles en caoutchouc pour éloigner la foule tandis que des jeunes ripostaient en lançant des bouteilles d'eau.
Selon l'AFP, le calme est revenu en fin de matinée.
Répression des Palestiniens
Cette opération intervient aussi à un moment où les autorités de l’occupation ont durci davantage les mesures de répression contre les autochtones palestiniens, faisant craindre des pressions en vue d’un nouveau transfert.
Selon l’agence Quds, 4 maisons ont été détruites dans le quartier de Salwane au cours du mois passé, sous prétexte qu’elles ont été construites sans autorisation municipales.
En même temps, les contraventions imposées aux Palestiniens se sont multipliées pour des infractions insignifiantes. Ainsi, des dizaines de maisons ont été perquisitionnées et leurs propriétaires ont été contraints de payer des sommes importantes. Idem pour des épiciers palestiniens dont les marchandises ont été confisquées. Mêmes les passants palestiniens ne sont pas épargnés et sont de plus en plus interceptés par les policiers qui les obligent à payer des amendes.
En même temps, les policiers de l’occupation ont imposé un blocus à certains quartiers de Jérusalem occupée à l’instar de Salwne et Sawri, et dont les habitants sont connus pour leur ferveur dans la défense de la mosquée al-Aqsa.
(pour voir les photos des évènements de ce mercredi à Jérusalem al-Quds occupée sur Arabs48)
Amman rappelle son ambassadeur en Israël
La Jordanie, liée à Israël par un traité de paix, a rappelé mercredi son ambassadeur en Israël pour protester contre les "violations israéliennes répétées" dans la ville sainte de Jérusalem occupée.
Selon l'agence officielle Petra, citée par l’AFP, le Premier ministre jordanien Abdallah Nsour a également demandé au chef de la diplomatie du royaume Nasser Joudeh de "porter plainte devant le Conseil de sécurité de l'ONU contre les attaques répétées d'Israël contre les lieux saints musulmans".
Selon l'agence, la délégation jordanienne à l'ONU a entamé les procédures diplomatiques nécessaires pour présenter une telle plainte.
Les Palestiniens dénoncent les visites de plus en plus fréquentes de juifs sur le site comme des provocations, tandis que la frange ultra-nationaliste et religieuse israélienne multiplie les appels à autoriser les juifs à prier sur l'esplanade. Les Palestiniens soupçonnent aussi les Israéliens d'oeuvrer en catimini pour que la mosquée al-Aqsa s'effondre et construire à sa place leur temple de Salomon.
La Jordanie a conservé la gestion de l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam, au moment de l'annexion et de l'occupation de Jérusalem-Est en 1967.
Dimanche, le roi jordanien Abdallah II a promis que son pays ferait tout pour protéger les lieux saints musulmans et chrétiens de Jérusalem.
La Jordanie est le seul Etat arabe, avec l'Egypte, à avoir signé avec Israël un traité de paix, conclu il y a juste 20 ans.