Hariri craint un test de sa popularité dans ses régions.
La prolongation du mandat du parlement libanais a soulagé l'ancien Premier ministre Saad Hariri qui craignait la tenue des législatives surtout dans les régions où les groupes radicaux jouissent d'une forte popularité parmi ses anciens partisans sunnites.
Hariri est désormais appelé à assumer les autres responsabilités majeures, que ce soit le scrutin présidentiel, la situation sociale et économique difficile, les priorités imposées par les tentatives des groupes terroristes de s'immiscer dans le pays, et encore les initiatives de dialogue prises tant par le Hezbollah que par le courant du Futur.
Des initiatives qui se termineront soit par un rassemblement national à la table du dialogue, soit elles demeureront des discours politiques.
En effet, le chef du Courant du Futur a publié il y a trois jours un communiqué médiatique et le ministre de l'intérieur Nouhad Machnouk a essayé d'en faire une initiative au dialogue qui regroupe toutes les parties dont le Hezbollah.
Pour sa part, le secrétaire général du parti de la résistance Sayed Hassan Nasrallah a répondu positivement à cet appel et a tendu la main au dialogue.
La position du Hezbollah fut même accompagnée d'un geste de bonne volonté à travers la position de Sayed Nasrallah saluant le rôle du courant bleu dans la résolution de la crise de Tripoli et du Nord.
Pour certains observateurs, l'initiative de Hariri et l'appel de Sayed Nasrallah ne sont qu'une reconnaissance du besoin des deux parties au dialogue et à la rencontre, dans le contexte de menaces existentielles représentées par les groupes terroristes.
Pour ces observateurs, toute initiative du dialogue doit automatiquement éliminer la logique du défi et de la tension sous des titres politiques servant les intérêts étroits de chaque partie.
De plus, l'initiative sérieuse de Sayed Nasrallah pourrait ouvrir la voie à la rencontre, même si les deux parties garderaient leurs divergences voire leur adversité.
L'interprétation de l'initiative verbale en action sérieuse, sincère et efficace devrait ouvrir une brèche importante dans plusieurs questions en suspens, amoindrir la tension interne et renforcer les capacités du Liban à confronter et vaincre les takfiristes.
Sans oublier de souligner que le Hezbollah gagne beaucoup plus à travers le dialogue, parce qu'il lui permet de fermer la voie aux provocations quotidiennes contre lui.
Parallèlement, Saad Hariri est le plus gagnant de tout dialogue avec le Hezbollah sur la base d'un consensus et d'une entente exacte sur les faits internes et régionaux.
Effectivement, Sayed Nasrallah a jeté la balle dans le camp de Hariri. Comment réagira-t-il alors?
Tel est le défi, assurent les observateurs politiques, qui considèrent que l'initiative de Sayed Nasrallah est un test de la capacité de Hariri qui ne pourra surement agir en présence d'un veto saoudien ou au moins en l'absence d'une décision saoudienne claire de pousser vers un dialogue avec le Hezbollah.
Par ailleurs, le rejet du dialogue par Hariri sera certes embarrassant pour lui, surtout que le peuple libanais aspire à un apaisement de la tension dans le pays.
Source: assafir