Netanyahu à Mogherini : les colonies à Jérusalem-Est resteront. Pour Maariv, "ouvrez les yeux, l’Intifada est déjà là"!
Le Hamas a annoncé vendredi la création d'une "armée populaire" dans la bande de Gaza pour "se préparer" à libérer la mosquée d’AlAqsa, dans la ville sainte d’AlQuds Jérusalem occupée.
Lors de célébrations dans le camp de réfugiés de Jabaliya dans la bande de Gaza, le porte-parole des brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas a salué "la promotion de 2.500 recrues représentant le premier contingent de l'armée populaire pour la libération de la mosquée Al-Aqsa et de la Palestine".
De son côté, Mohammed Abou Askar, un dirigeant du Hamas a affirmé que son mouvement "prépare et équipe l'armée pour que notre peuple soit prêt à tout affrontement avec l'occupant" israélien. "Les inscriptions sont ouvertes aux jeunes comme aux plus âgés, à partir de 20 ans, pour rejoindre au cours des jours à venir l'armée populaire", a-t-il ajouté.
Evoquant la promotion de 2.500 recrues ce vendredi, M. Abou Askar a souligné qu'elle intervenait "au moment où la mosquée Al-Aqsa subit de féroces violations israéliennes", faisant référence aux récentes agressions des fidèles palestiniens à AlAqsa et aux visites provocatrices de plus en plus fréquentes d'extrémistes sionistes qui réclament le droit de prier sur le troisième lieu saint de l'islam, ce qui bouleverserait le statu quo entériné en 1967.
Démolitions punitives
Dans ce contexte, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est montré ferme et a ordonné jeudi soir la démolition des maisons d'auteurs d'attaques défendant la ville sainte d’AlQuds.
Selon un responsable israélien sous couvert de l'anonymat, cette décision, soumise à l'approbation du ministère de la Justice, ne s'applique pas aux auteurs des trois attentats des deux dernières semaines: deux attaques à la voiture bélier qui ont fait quatre morts et la tentative d'assassinat d'une figure de l'extrême-droite sioniste réclamant le droit de prier sur l'esplanade des Mosquées.
Vendredi, le grand rabbin séfarade d' « Israël », Yitzhak Yossef, a demandé aux juifs de cesser de vouloir "monter" sur l'esplanade et appelé à "la fin des provocations", responsables selon lui des récentes attaques.
D'autres raisons, comme l'occupation israélienne, la guerre à Gaza, les arrestations par centaines depuis l'été, expliquent l'ampleur de la colère palestinienne, qui fait craindre les Israéliens une troisième Intifada.
Maariv : "ouvrez les yeux, l'Intifada est déjà là"
Dans ce contexte, le quotidien israélien Maariv a estimé que "l'intifada a déjà commencé et nous sommes en phase de prendre des mesures préventives et notre objectif consiste à calmer autant qu’on peut la situation". Citant un responsable sécuritaire, Maariv ajoute: "la situation sécuritaire va de pire en pire et on s'attend à un pic vers le week-end".
"Sur le terrain, aucun israélien n’a pris le train reliant Jafaat à Hathamousht, ce qui montre à quel point les colons ont peur".
Et puis, pour la première fois depuis l'éclatement des agressions israéliennes à Jérusalem, un véhicule blindé israélien a été pris pour cible des tirs palestiniens!
Selon la chaine panarabe Al Mayadeen, cité par Irib, le véhicule est tombé dans une embuscade non loin de la base militaire israélienne Beit Ayal dans le nord de Ramallah.
Cette opération a eu lieu alors que des milliers de palestiniens ont investi vendredi les rues de la Cisjordanie pour exprimer leur soutien à la mosquée d'AlAqsa.
Netanyahu à Mogherini : les colonies à Jérusalem-Est resteront
Parallèlement la nouvelle chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a d'ailleurs critiqué au cours de sa première visite dans la région un facteur majeur des tensions: la poursuite par « Israël » de la colonisation dans les territoires occupés et à Jérusalem-Est.
"Les nouvelles colonies sont un obstacle à nos yeux" dans la recherche de la paix, a-t-elle dit.
"Jérusalem, c'est notre capitale. Ce n'est donc pas une colonie", lui a répondu Netanyahu.
Les colonies à Jérusalem-Est "resteront partie intégrante de Jérusalem dans tout accord de paix", a déclaré le Premier ministre. "Je rejette donc l'allégation imaginaire qui veut que la cause du conflit en cours soit telle ou telle colonie".