Le Qatar est accusé par les monarchies du Golfe de vouloir déstabiliser la région.
Les monarchies du Golfe, qu'un différend oppose au Qatar accusé de déstabiliser la région, ont reporté sine die une réunion de leurs ministres des Affaires étrangères prévue lundi à Doha, a-t-on appris de source proche du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
"La réunion des ministres des Affaires étrangères n'aura pas lieu aujourd'hui au Qatar et aucune nouvelle date pour sa tenue n'a été fixée pour le moment", a déclaré à l'AFP cette source qui a requis l'anonymat.
La réunion devait préparer le prochain sommet annuel du CCG, convoqué en principe pour le 9 décembre dans la capitale du Qatar.
Le report est intervenu malgré une ultime tentative entreprise par l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmed Al-Sabah, actuel président du CCG, qui s'est rendu vendredi tour à tour aux Emirats arabes unis, au Qatar et à Bahreïn où il a évoqué le fonctionnement du CCG.
Aucune annonce n'a encore été faite sur un retour des ambassadeurs des Emirats arabes unis, d'Arabie saoudite et de Bahreïn à Doha, d'où ils avaient été rappelés le 5 mars, une mesure qui avait ouvert une crise sans précédent au sein du CCG depuis sa création en 1981.
Le quotidien panarabe Al-Hayat, citant "une source digne de foi", a rapporté lundi que des consultations étaient en cours pour "transférer au Koweït ou en Arabie saoudite le sommet du CCG, prévu le 9 décembre au Qatar".
"Les efforts de l'émir du Koweït tendant à aplanir le différend entre Ryad, Abou Dhabi et Manama d'une part, et Doha de l'autre, n'ont abouti à aucun résultat", a déclaré cette source.
Au terme d'une réunion du CCG fin août à Ryad, le chef de la diplomatie koweïtienne Sabah Khaled Al-Sabah avait fait état d'une entente "pour surmonter au plus tôt" le contentieux avec le Qatar, mais sans avancer de date pour un retour des ambassadeurs à Doha.
Le Qatar a été accusé par ses voisins de soutenir les Frères musulmans dans les autres pays du Golfe, dont des dizaines ont été condamnés à la prison aux Emirats, et de servir de refuge à des salafistes d'autres pays arabes.
Doha est également considéré comme l'un des principaux bailleurs de fonds des Frères musulmans en Egypte et des groupes proches de cette confrérie dans plusieurs pays arabes.
En septembre, des informations non confirmées ont fait état du départ du Qatar de certains dirigeants égyptiens des Frères musulmans qui s'y étaient réfugiés.