Le guide suprême apporte un soutien en 9 points aux négociations nucléaires.
Les négociations nucléaires entre l'Iran et les grandes puissances se sont terminées lundi soir à Oman sans avoir fait de progrès, a affirmé l'un des principaux négociateurs iraniens, qui s'est dit toutefois optimiste sur les chances d'un accord.
"On ne peut pas encore parler de progrès dans les négociations, mais nous sommes optimistes pour parvenir à un accord d'ici" la date butoir fixée au 24 novembre, a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, cité par l'agence Isna, à l'issue de deux jours de discussions entre les chefs des diplomaties iranienne et américaine sous l'égide de l'UE.
Cet accord pourra être "soit global soit au moins d'un niveau général", a-t-il souligné, laissant entendre que des négociations techniques pourraient être prolongées au-delà du 24 novembre.
M. Araghchi a qualifié de "sérieuses, réelles et complexes" ces discussions entre le secrétaire d'Etat John Kerry et le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, qui se sont déroulées à huis clos dans un grand hôtel de Mascate.
Les négociations se sont concentrées sur deux points: la taille du futur programme d'enrichissement d'uranium de l'Iran ainsi que l'avenir du réacteur à eau lourde d'Arak et le site d'enrichissement de Fordo d'une part, et le calendrier pour la levée des sanctions internationales qui visent l'Iran d'autre part.
"Nous ne sommes pas arrivés à trouver de solution définitive sur ces points" et "il y a des propositions et des idées pour lesquelles les deux parties ont des inquiétudes et des objections", a admis M. Araghchi.
Les négociations se poursuivront mardi à Mascate par une réunion entre des hauts responsables politiques de l'Iran et du 5+1 (Royaume-Uni, Chine, France, Russie, Etats-Unis et Allemagne).
Des rencontres bilatérales avec la Russie et la Chine, et un entretien avec les pays européens sont prévus. Une rencontre entre représentants américain et iranien est "possible", a-t-il ajouté.
Les discussions "dures, directes et sérieuses"
Pour sa part, la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki a indiqué à Washington que les Etats-Unis restaient "très concentrés pour progresser", insistant sur le fait "qu'il y a encore du temps pour le faire".
"Aucune durée n'a encore été fixée" pour leurs discussions, a souligné Mme Psaki.
A l'origine, John Kerry était censé rester seulement dimanche à Mascate, mais son programme a été modelé de façon à ce qu'il ait un peu de marge "au cas où nous pensions qu'il a une bonne raison de rester un peu plus longtemps".
Le chef de la diplomatie américaine "ne serait pas resté (à Mascate) s'il avait jugé contre-productive une prolongation de son séjour", a encore expliqué Jennifer Psaki.
De hauts responsables d'Iran et de six puissances mondiales se retrouvent mardi à Mascate pour poursuivre les négociations.
Rappelons que les deux parties devraient se retrouver à Vienne à partir du 18 novembre pour la dernière ligne droite de ces discussions qui mettraient, en cas de succès, un terme à plus de dix ans de désaccord sur le nucléaire iranien.
Le guide suprême apporte un soutien en 9 points aux négociations
Parallèlement, le compte Twitter du guide suprême iranien, l'ayatollah Sayed Ali Khamenei, a apporté lundi un soutien en neuf points aux négociations nucléaires, qui se tiennent actuellement à Oman dans le but d'aboutir à un accord global d'ici au 24 novembre.
Reprenant des extraits de discours du guide suprême depuis juin 2013, le compte @khamenei_ir, considéré comme étant géré par ses proches collaborateurs, énonce neuf raisons pour lesquelles l'ayatollah Khamenei soutient les négociations.
Il rappelle "la détermination" de l'Iran "à clore le dossier nucléaire malgré la volonté des ennemis de le prolonger" ou sa volonté de "repousser le mal du Grand Satan (les Etats-Unis) et résoudre le problème".
Il veut encore "souligner la politique décisive de l'Iran de ne pas posséder d'armes nucléaires".
Il affirme soutenir "les décisions des responsables du pays en respectant les lignes rouges" qu'il a lui lui-même fixées. L'une d'elles concerne la taille du futur programme d'enrichissement d'uranium. Cette question est l'un des points litigieux des discussions actuelles.
Une autre raison est de "transformer les relations" entre l'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique, chargée de vérifier la nature pacifique du programme nucléaire iranien. Ces relations, difficiles et empreintes de soupçons de part et d'autre, doivent devenir "conventionnelles et non extraordinaires".
Enfin, l'ayatollah Khamenei estime que les négociations ont permis à l'Iran, mis au ban des nations depuis la relance de son programme en 2005, de "prendre l'initiative en politique étrangère et dans les relations internationales".