Le chef du PYD a accusé Ankara "d’aider les terroristes de Daech".
Des représentants des kurdes syriens ont affirmé qu'ils progressaient "rue par rue" dans Kobané et qu'ils allaient reprendre la ville aux takfiristes "dans un laps de temps très court", mardi soir à Paris, lors d'un meeting où est intervenue par téléphone la combattante dirigeant leurs forces sur le terrain.
Les forces kurdes "progressent sur le terrain à Kobané, rue par rue" a affirmé à l'AFP le chef du Parti de l'union démocratique (PYD), Saleh Muslim, en marge de ce rassemblement de soutien à la ville assiégée du nord de la Syrie à la frontière turque.
"La progression est lente, car Daech (acronyme de l'EI en arabe) a miné les maisons dont il s'est retiré, et nous avons perdu hier un martyr qui a sauté sur une mine. Mais nous allons reconquérir la ville dans un très court laps de temps", a-t-il soutenu.
Intervenant par téléphone lors du meeting, la commandante en chef des forces kurdes syriennes à Kobané, Narine Afrine, a elle aussi assuré que ses forces "ont pu avancer à Kobané".
"Nous allons libérer la ville maison par maison, et nous sommes déterminés à exterminer le terrorisme et le fondamentalisme", a promis la "commandante" Narine, sous les applaudissements.
La milice armée du PYD, les Unités de protection du peuple (YPG), défend bec et ongles la ville de Kobané contre les assauts de Daech.
"Cela fait 56 jours que nous résistons dans des conditions très difficiles (...) A Kobané, la résistance est dirigée par la femme", a encore ajouté la "commandante en chef" Narine Afrine, de son vrai nom Mayssa Abdo, 40 ans.
Le chef du PYD, dont le parti constitue la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire de la Turquie, a accusé Ankara "d'aider les terroristes de Daech".
Il a par ailleurs indiqué que le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al Qaïda en Syrie, avait massé des renforts autour de la ville kurde syrienne de Afrine, à l'ouest. "Nous craignons qu'ils ne préparent un assaut", a-t-il ajouté. Al-Nosra a récemment élargi son territoire dans le nord-ouest de la Syrie en prenant des localités qui étaient tenues par les rebelles « modérés ».