Damas craint que la Coalition internationale contre Daesh ne se mette à frapper les troupes gouvernementales
La Syrie a demandé à la Russie les armements de bonne qualité pour faire face aux futures menaces. Le ministre syrien des affaires étrangères Walid Mouallem a fait part de cette demande dans l'interview au journal libanais «Al-Akhbar». Il a exposé ses craintes que la victoire des républicains aux élections aux États-Unis ne puisse renforcer la pression sur Barak Obama pour l’obliger à changer la stratégie à l’égard de Damas. Mouallem a précisé qu'il s'agissait des livraisons à Damas des complexes de lance-missiles antiaériens «sol-air», les S-300.
Les craintes du ministre syrien sont justifiées, trouve l'expert militaire libanais Amin Hteit :
« Tous savent bien que la Syrie résiste au terrorisme et à l'agression américaine qui l’accompagne. Tout d’abord, les États-Unis sont impliqués dans la création et le renforcement de cette organisation. Maintenant, les États-Unis luttent contre elle, mais cette lutte ne fait que contribuer au renforcement des extrémistes. Ainsi, avant l'opération de la coalition, le nombre d’extrémistes ne dépassait pas 20-25 mille. Maintenant, il y en a 60-65 mille, ils agissent sur un vaste territoire entre l’Irak et la Syrie. »
On peut marquer en même temps les succès évidents de l'armée syrienne qui se prépare maintenant à l'opération de ratissage à Alep. En général, ce sera une bataille clé. Mais le problème est que la reprise du contrôle de cette ville par les Syriens est désavantageuse pour les Américains. A Damas, on redoute sérieusement que les États-Unis et leur coalition n’entament les frappes sur les troupes gouvernementales syriennes.
Il convient de rappeler qu’il y a une année environ, la Russie envisageait déjà de livrer à Damas les S-300, mais cette décision a été annulée.
Le commentateur militaire Victor Litovkine rappelle l'histoire de cette décision.
« Je veux rappeler que les livraisons des S-300 à Damas étaient largement débattues initialement en rapport avec la menace de l'invasion étrangère à cause de l'incident lié à l’utilisation de l'arme chimique dans la banlieue de la capitale syrienne. Les États-Unis en ont accusé les pouvoirs syriens et alors, comme on le sait, on a réussi à se mettre d'accord sur la destruction de l’arsenal chimique. Une fois la menace de l'invasion a été levée, que la Russie, à son tour, a annulé aussi les livraisons des S-300 pour contribuer à la détente de la situation. »
Maintenant, la situation a quelque chose de similaire – et on ne peut exclure de nouveau l’éventualité de l'invasion étrangère en Syrie sous un autre prétexte. Il est naturel que dans ces conditions que la Syrie veuille avoir la possibilité de se défendre. Ce pays, comme n'importe quel autre, a sûrement le droit de le faire.
Avec la Voix de la Russie