Un palais pas comme les autres!
Le président turc Recep Tayyip Erdogan envisage d'agrandir son déjà très controversé fastueux nouveau palais d'Ankara en y ajoutant une résidence de 250 pièces, affirme la chambre des architectes d'Ankara.
Cité jeudi par la presse turque, son président Tezcan Karakus Candan a affirmé que "le complexe (présidentiel) ne consiste pas seulement en un palais illégal".
"La résidence où le président va vivre doit s'étendre sur une superficie de 7.000 m2, selon nos estimations", a-t-il ajouté, soit "une résidence de 250 chambres".
Inauguré le mois dernier, le nouveau "palais blanc" ("aksaray" en turc) d'Erdogan fait l'objet depuis quelques semaines d'une vive polémique à cause de sa taille et de son prix, tous les deux pharaoniques.
Posé au milieu de la banlieue verte de la capitale, le bâtiment, massif compromis des architectures ottomane et néo-seldjoukide (la première dynastie turque), affiche une surface respectable de 200.000 m2 au sol et abrite un
millier de pièces.
Le ministre des Finances Mehmet Simsek en a évalué le prix à 615 millions de dollars (environ 490 millions d'euros).
L'opposition a tiré à boulets rouges sur ce bâtiment, qu'elle a déjà comparé à celui du dernier président de la Roumanie communiste Nicolae Ceaucescu, illustration selon elle de la dérive autoritaire et de la folie des grandeurs d'Erdogan.
Le nouveau chef de l'Etat, qui règne sans partage sur le pays depuis douze ans, s'est défendu en soulignant que ce palais appartenait "au peuple turc" et qu'il devait symboliser la vitalité de la "nouvelle Turquie" qu'il appelle de ses voeux.
Le bâtiment est également critiqué par les écologistes, qui relèvent que sa construction a été achevée en dépit d'une décision de la justice qui jugeait que le chantier ne respectait pas les lois sur la protection de l'environnement.
Jeudi le chef de cabinet adjoint de M. Erdogan a battu en brèche cet argument. "Ces allégations n'ont aucun fondement. Nous avons un permis de construire le bâtiment comme nous avons une autre autorisation nous permettant de l'utiliser", a affirmé Metin Kiratli cité par l'agence de presse gouvernementale Anatolie.
Le premier hôte officiel du nouveau palais doit être le pape François, qui effectue du 28 au 30 novembre une visite officielle en Turquie.
Dans un courrier envoyé au Vatican, la chambre des architectes d'Ankara a prié le souverain pontife de ne pas fréquenter le nouveau présidentiel afin "de ne pas légitimer l'existence d'un bâtiment illégal".