"Le nouveau ministre et le nouveau gouvernement sont en train de reconstituer la direction de l’armée irakienne", s’est félicité Hagel.
Le remaniement du commandement de l'armée irakienne est le signe que Bagdad commence à reprendre le dessus aux terroristes et tend la main à la minorité sunnite, a estimé le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel, jeudi.
Le limogeage et la mise à la retraite de 36 officiers, décidés par le Premier ministre Haïdar al-Abadi pour reprendre l'armée en main, représente un "changement fondamental", a jugé Hagel lors d'une audition devant la commission des forces armées de la Chambre des représentants.
Cette mesure concrétise l'annonce du nouveau ministre de la Défense Khaled al-Obaidi qui, le mois dernier, avait promis de se pencher sur les énormes failles qui ont conduit à la déroute de l'armée irakienne face aux combattants de l'organisation de Daesh.
"Le nouveau ministre et le nouveau gouvernement sont en train de reconstituer la direction de l'armée irakienne", s'est félicité Hagel.
Selon lui, le chef du gouvernement irakien a "fait un pas dans la bonne direction" en tendant la main aux minorités et notamment aux sunnites qui se sentent stigmatisés par les autorités, dominées par les chiites.
Mais, a prévenu le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey, Haïdar al-Abadi serait bien avisé de s'employer à intégrer encore davantage les Kurdes et les sunnites dans le processus de prise de décisions.
"Je peux déjà prédire que, dans le cas contraire, les forces irakiennes de sécurité ne tiendront pas", a déclaré le général Dempsey lors de la même audition au Congrès.
A l'en croire, les frappes aériennes menées par les Etats-Unis et les pays de la coalition ont permis de freiner l'avancée de l'EI, "ce qui nous permet de réparer les erreurs" commises par l'armée irakienne, a encore jugé le haut gradé.
C'est la première fois que Chuck Hagel et Martin Dempsey s'exprimaient devant les élus américains depuis que le président Barack Obama a approuvé la semaine dernière l'envoi de 1.500 soldats supplémentaires pour épauler l'armée irakienne, portant leur nombre total dans le pays à 3.100.