Les politiciens et les diplomates occidentaux continuent d’accuser la Russie de contribuer à l’escalade du conflit en Ukraine.
La Russie et l'Occident se font toujours plus de reproches autour de l'Ukraine, écrit vendredi le quotidien RBC Daily.
Moscou est accusé de ne pas respecter les accords de Minsk et d'envoyer des militaires en Ukraine. La Russie, de son côté, exige d'en fournir les preuves et dément toute présence militaire dans l’État voisin. Les séparatistes ukrainiens proposent, eux, d'organiser d'urgence de nouvelles négociations à Minsk pour relancer les accords de trêve.
Les politiciens et les diplomates occidentaux continuent d'accuser la Russie de contribuer à l'escalade du conflit en Ukraine. Le président ukrainien Piotr Porochenko s'est dit préoccupé jeudi par "l'offensive massive de troupes et d'armements lourds en provenance de la frontière russe" lors d'un entretien avec son homologue finlandais Sauli Niinistö. Le même thème a été évoqué par le Conseil de sécurité des Nations unies, réuni mercredi soir à New York.
Les puissances occidentales ont directement accusé la Russie de contribuer à l'escalade du conflit. L'ambassadrice américaine à l'Onu Samantha Power a déclaré que la Russie "parlait de paix, mais continuait à soutenir la guerre". Le chef de la délégation ukrainienne Iouri Sergueev a noté que la seule raison pour laquelle une guerre ouverte n'avait pas commencé avec la Russie était la retenue de l'Ukraine.
Moscou dément la présence de ses militaires sur le sol ukrainien. "Nous n'accepterons jamais le mensonge selon lequel des troupes russes sont présentes dans le sud-est de l'Ukraine", a déclaré le président de la Douma (chambre basse du parlement russe) Sergueï Narychkine. Leur présence a été également niée dans une conférence de presse de jeudi par le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Alexandre Loukachevitch. Il a aussi démenti les informations de l'OSCE sur le passage de la frontière, près du poste russe de Donetsk, d'un camion portant l'inscription Grouz-200.
Les déclarations de l'Otan, selon lui, s'expliquent par l'intention de l'Alliance d'accroître sa présence militaire près des frontières russes. Le chef adjoint de la délégation russe auprès de l'Onu Alexandre Pankine a accusé l'OSCE de partialité au Conseil de sécurité.
En dépit des déclarations sur cette multiplication prétendue des militaires, le ministère ukrainien de la Défense ne s'attend pas encore à une offensive des forces d'autodéfense. "Il est trop tôt pour en parler", a déclaré le ministre Stepan Poltorak. Il expliquait mercredi que les militaires commençaient à se regrouper et continuaient d'ériger les lignes défensives.
Les autorités des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk avaient annoncé plus tôt que les colonnes de matériel aperçues par l'OSCE appartenaient aux forces d'autodéfense. Selon le général américain Breedlove, les agissements russes visent à consolider les forces rebelles pour mieux contrôler ce territoire.
La tension de ces derniers jours est due aux élections dans le Donbass et en Ukraine, estime le directeur de l'Institut des pays de la CEI Konstantin Zatouline. Le vote en Nouvelle-Russie n'est reconnu ni par l'Occident ni Kiev, qui accusent les insurgés et la Russie de compromettre le processus de paix.