" Je pense que les pouvoirs ukrainiens ont mis le cap sur une provocation armée, sur une tentative de démontrer la force"..
Contrairement aux ententes, conclues le 5 septembre à Minsk par des représentants de Kiev et des milices du Sud-est avec la médiation de la Russie et de l’OSCE, les autorités ukrainiennes concentrent les troupes et les armements près de la ligne du front.
A une réunion de l’OSCE Moscou en a présenté les preuves. Le régime du cessez-le-feu officiellement en vigueur est régulièrement violé. Dans ces conditions le leader de la République populaire de Donetsk Denis Pouchiline a appelé Kiev à fixer immédiatement la date de nouvelles négociations à Minsk. « Il n’y aura pas de rencontre », a réagi Kiev. On a l’impression que Kiev se prépare à la guerre – puisque c’est seulement en ce cas que les pourparlers sur un règlement pacifique perdent leur sens, remarque Konstantin Zatouline, directeur de l’Institut de la CEI.
« Je pense que les pouvoirs ukrainiens ont mis le cap sur une provocation armée, sur une tentative de démontrer la force. Pour cette raison ils n’ont pas besoin de pourparlers à Minsk. Les autorités ukrainiennes voient dans la guerre une issue de la situation difficile à l’intérieur du pays, liée y compris à une concrétisation des résultats des élections de députés à la Rada Suprême, à la formation d’une coalition, à la répartition des portefeuilles de ministres dans ce gouvernement. Je n’exclue pas que les informations sur le refus de négocier à Minsk s’expliquent précisément par cela. »
En même temps dans des formats internationaux Kiev assure ne pas envisager de scénario musclé. Ainsi, le ministre ukrainien des AE Pavel Klimkine a déclaré dans une interview donnée aux journalistes allemands que les autorités ukrainiennes recherchaient une solution politique du conflit. Le chef de la diplomatie ukrainienne laisse sans commentaire le fait que pratiquement simultanément le porte-parole du SBU Loubkivski promet en direct à la télévision nationale de passer prochainement à des opérations actives. Cela parce que l’information destinée aux Ukrainiens et celle destinée à l’étranger, en Ukraine sont deux choses absolument différentes.
La mission d’observation de l’OSCE semble être en bonne position de pouvoir présenter un tableau objectif des événements. Mais récemment elle a fait « gaffe » : Kiev a accusé ses observateurs d’avoir divulgué ses secrets militaires. Plus tard Kiev s’est reprise, en désavouant ses déclarations à ce sujet. Et, probablement, à tout hasard l’OSCE est devenue visiblement plus loyale envers Kiev. Ainsi, la mission a publié récemment son rapport concernant des tirs sur une école à Donetsk ayant fait deux morts parmi les élèves. Après une inspection des lieux du crime les observateurs de l’OSCE ont tiré une conclusion univoque que les tirs étaient menées du Nord-ouest, c’est-à dire du quartier contrôlé par l’armée ukrainienne. Néanmoins, dans l’information respective pour les média le passage avec indication de la direction des tirs de roquettes a disparu.
Des spéculations sur les déplacements en territoire du Donbass de convois militaires non identifiés, que Kiev, l’OTAN et les Etats-Unis ont immédiatement attribués à la Russie, ont été qualifiées par le porte-parole du MAE de Russie Alexandre Loukachenko « d’épouvantails ». Aucune preuve, aucune photo dans les réseaux sociaux ne confirment pas ces accusations gratuites. Par contre, la campagne antirusse amène de l’eau au moulin de ceux qui soutiennent un scénario agressif des événements.
La Voix de la Russie