A la Maison Blanche, "trop peu de voix sont écoutées" au moment de prendre des décisions
Leon Panetta et Robert Gates, tous deux anciens directeurs de la CIA et anciens secrétaires américains à la Défense, ont dénoncé samedi une administration Obama dans sa tour d'ivoire et en proie au "micro-management".
"Sur les 25 à 30 dernières années, il y a eu une centralisation du pouvoir à la Maison Blanche" et à cause de cela "trop peu de voix sont écoutées" au moment de prendre des décisions, a affirmé Leon Panetta lors d'un forum sur la défense organisé par la Fondation présidentielle Ronald Reagan.
Sans nommer l'administration Obama en particulier, sous laquelle il a servi à la tête de la CIA entre 2009 et 2011 et du département de la Défense (DOD) entre 2011 et 2013, il a ajouté que souvent, "au moment où vous arrivez" à des réunions à la Maison Blanche, "les décisions ont déjà été prises" par l'entourage du président sur "ce que le président devrait faire ou pas".
Robert Gates, directeur de l'agence américaine du renseignement (CIA) sous George H. W. Bush puis secrétaire à la Défense entre 2006 et 2011, a quant à lui directement critiqué l'administration du président Barack Obama.
Interrogé sur les dissensions entre le président et ses conseillers, il a répondu qu'il y avait un "long historique" aux Etats-Unis de désaccords entre les présidents américains et leurs conseillers, remontant jusqu'à Abraham Lincoln, soulignant que "souvent les présidents avaient eu raison" au final.
"Ce qui m'inquiète beaucoup, c'est le micro-management des affaires militaires" observé dans deux administrations, "celles de Lyndon Johnson et celle de Barack Obama", a-t-il dénoncé.
Il a donné l'exemple de Lyndon Johnson choisissant "personnellement des cibles militaires" dans la guerre du Vietnam.
A l'inverse, selon lui, "sous les deux Bush, une fois que les décisions étaient prises, il n'y avait pas de micro-gestion", a-t-il ajouté.