L’Espagne veut privilégier l’appellation Daech au lieu de l’EI.
Le Congrès des députés (chambre basse) en Espagne a adopté mardi à une écrasante majorité une motion appelant le gouvernement espagnol à reconnaître l'Etat palestinien.
La motion qui avait été déposée par l'opposition socialiste et a fait l'objet d'une négociation entre partis, précise cependant que cette reconnaissance "doit être la conséquence d'une négociation entre les parties" et demande au gouvernement de mener une action "coordonnée" avec l'Union européenne.
La motion a été adoptée à la quasi-unanimité par 319 voix pour, deux contre et une abstention.
Le texte, qui n'est pas le premier adopté par le parlement espagnol en rapport avec l'Etat palestinien, demande au gouvernement de "reconnaître la Palestine comme Etat et sujet de droit international", tout en estimant que "l'unique solution pour résoudre le conflit (israélo-palestinien) est la coexistence de deux Etats, Israël et la Palestine".
Cette reconnaissance, précise encore la motion, doit être "la conséquence d'un processus de négociation entre les parties qui garantisse la paix et la sécurité pour les deux et le respect des droits des citoyens et la stabilité régionale".
La motion, demande à l'exécutif espagnol de promouvoir de "manière coordonnée" cette reconnaissance au sein de l'Union européenne et enfin dans le cadre d'une solution définitive et globale (...) fondée sur la création de deux Etats.
Elle exhorte le gouvernement à "oeuvrer en ce sens en recherchant une action concertée avec la communauté internationale, en particulier l'Union européenne, en prenant pleinement en compte les préoccupations légitimes, les intérêts et les aspirations de l'Etat d'Israël".
Elle demande enfin que l'Espagne se serve de son siège (non permanent) au Conseil de sécurité pour promouvoir une solution juste et durable dans la région.
La motion souligne aussi en préambule qu'un mouvement s'est desssiné dans plusieurs pays européens en ce sens, notamment en Suède et en Grande-Bretagne.
L’Espagne veut privilégier l'appellation Daech
Sur un autre plan, le ministre de l'Intérieur espagnol Jorge Fernandez Diez a souhaité mardi en marge d'un colloque sur le terrorisme que médias et experts remplacent l'appellation "Etat islamique" par l'acronyme
Daech, qui "offense l'ennemi".
Daech, était l'acronyme en arabe de "l'Etat islamique en Irak et au levant (EIIL)", représentant les takfiristes ultraradicaux qui se sont emparés de larges portions du territoire irakien et ont finalement annoncé en juin un changement de nom pour "Etat islamique", gommant toute référence géographique.
"C'est chargé de symbolique", a-t-il souligné, en estimant que par ce biais ses membres cherchaient à se donner une "apparence politique" mais aussi celle d'une organisation "unique, hégémonique, toute puissante, la distinguant des autres organisations terroristes".
Daech, a-t-il ajouté, peut aussi être perçu en arabe phonétiquement comme le mot désignant "la chose qui écrase, qui piétine". "C'est donc l'expression dont se servent ses ennemis et qui offense le groupe terroriste".
"C'est pourquoi (...) je vous demande à tous, experts, médias, de collaborer en renonçant à les appeler "Etat islamique" mais à les appeler comme ce qu'ils sont, "Daech".
"Daech", a aussi été choisi notamment par le gouvernement français pour désigner l'organisation.
Au Liban, c'est devenu un adjectif. Qualifier quelqu'un de "Daech" signifie quelqu'un de borné, qui veut imposer son point de vue.