Zarif met en garde ses interlocuteurs contre toutes "demandes excessives".
L'Iran et les grandes puissances entrent mercredi dans le détail des discussions, au second jour de leur ultime réunion à Vienne en vue de trouver un accord historique sur le programme nucléaire iranien.
Les diplomates du "5+1" (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et ceux de la République islamique doivent se retrouver pour la première fois en séance plénière, après des discussions bilatérales mardi. Ils ont jusqu'au 24 novembre pour aboutir.
A son arrivée dans la capitale autrichienne, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a promis de "mener des efforts jusqu'au dernier jour".
Il a jugé un accord "possible", mais a mis en garde ses interlocuteurs contre toutes "demandes excessives".
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a exhorté de son côté Téhéran à faire "tous les efforts possibles".
Attendu à Vienne en milieu de semaine, tout comme les autres ministres du "5+1", après les premières réunions des diplomates sous la houlette de Catherine Ashton, l'ex-représentante diplomatique de l'UE, qui a conservé la responsabilité de ce dossier, le secrétaire d'Etat a finalement décidé de repousser son voyage.
"Il restera à Londres mercredi pour poursuivre ses consultations avec l'équipe de négociateurs" à Vienne ainsi qu'avec l'exécutif américain à Washington, a indiqué mardi soir la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki.
Et il se rendra "jeudi matin à Paris pour des entretiens distincts avec le ministre saoudien des Affaires étrangères (le prince Saoud al-Fayçal) et le ministre français des Affaires étrangères (Laurent) Fabius à propos des négociations sur le nucléaire iranien", a-t-elle ajouté.
Il "se rendra à Vienne plus tard dans la semaine, mais nous n'avons encore déterminé la date", a conclu sa porte-parole, sans fournir plus d'explications.
Encore des divergences
Les déclarations des derniers jours ont été prudentes de toutes parts. "Il reste des écarts à combler, et nous ne savons pas encore si nous y parviendrons", confie ainsi une source américaine.
Les négociateurs doivent d'abord trancher la question des capacités d'enrichissement d'uranium que l'Iran pourrait conserver après un accord.
Le réacteur à eau lourde d'Arak est aussi en question tout comme le régime d'inspections de l'ONU auquel l'Iran serait soumis après un accord, ou encore le rythme de la levée des sanctions.
Un éventuel accord permettrait à l'Iran de relancer son économie et de reprendre toute sa place parmi les principaux producteurs mondiaux de pétrole.
Nombre d'observateurs ne croient guère à un accord définitif le 24. Selon eux, il est plus probable que l'Iran et le "5+1" concluent un "accord intérimaire" permettant de prolonger la discussion, comme cela a déjà été fait en juillet.