La région du Kurdistan, qui regroupe trois provinces, est habituellement épargnée par les violences meurtrières qui frappent quasi-quotidiennement une bonne partie du reste de l’Irak.
Un kamikaze a fait exploser sa voiture piégée mercredi faisant quatre morts à Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien généralement épargnée par les violences, selon des responsables.
L'homme a lancé peu avant midi (09H00 GMT) son véhicule contre le principal point de contrôle établi sur la route menant au siège du gouvernement dans cette ville du nord de l'Irak, a indiqué le porte-parole du conseil provincial Hamza Hamed.
Quatre personnes ont péri dans l'attaque, dont deux policiers, et 29 ont été blessées, a indiqué le directeur général du département de la Santé à Erbil, Saman Barzanchi.
La région du Kurdistan, qui regroupe trois provinces, est habituellement épargnée par les violences meurtrières qui frappent quasi-quotidiennement une bonne partie du reste de l'Irak, notamment Bagdad et sa région.
Les forces de sécurité kurdes affrontent cependant seules, ou au côté des troupes fédérales, le groupe de Daesh, qui s'est emparé depuis juin de grandes zones au nord de Bagdad, certaines très proches du Kurdistan.
L'attaque n'a pas été revendiquée mais son modus operandi fait penser à celles que mènent généralement les groupes armés extrémistes en Irak, notamment Daesh.
Elle est la plus meurtrière à Erbil depuis celle du 29 septembre 2013, durant laquelle un kamikaze avait fait détoner ses explosifs à l'entrée du quartier général des forces de sécurité tuant sept personnes et blessant plus de 60.
Le même jour, le ministère irakien des Finances a transféré 500 millions de dollars au gouvernement autonome du Kurdistan, première mesure d'un accord conclu la semaine dernière visant à régler une dispute pétrolière qui empoisonne depuis près d'un an les relations entre les deux parties.
En échange, a annoncé le ministre des Finances Hoshyar Zebari, le gouvernement régional du Kurdistan (GRK) a commencé mardi à mettre 150.000 barils par jour à la disposition du pouvoir central à Bagdad, dans ses réservoirs au port turc de Ceyhan.
"Il s'agit du premier paiement transféré au Kurdistan depuis mars", a dit Zebari.
Ce paiement aidera à verser les salaires des fonctionnaires kurdes, comme la Constitution l'oblige à le faire, et atténuer la pression sur le budget de la région autonome.
La querelle nuisait aux deux parties, avec l'Irak perdant les recettes des exportations pétrolières qui étaient directement versées au Kurdistan, et la région autonome qui ne recevait pas les paiements budgétaires des autorités fédérales, a ajouté le ministre.
Cet accord est l'une des réalisations les plus importantes du nouveau gouvernement irakien que dirige le Premier ministre Haïdar al-Abadi.
Dans cette querelle, Bagdad estime que l'énergie produite dans les régions appartient au pays tout entier alors que le Kurdistan traite directement avec des compagnies pétrolières au motif que le pétrole produit sur son sol est sa propriété.
Un accord sur ce sujet est vu comme l'une des étapes essentielles pour améliorer la coopération entre Bagdad et Erbil notamment dans leur lutte commune contre l'EI.