22-11-2024 12:38 PM Jerusalem Timing

Manifestation de réfugiés syriens "piégés" en Grèce

Manifestation de réfugiés syriens

Pour la plupart des réfugiés syriens, la Grèce n’est qu’un pays de transit vers une autre destination en Europe

Environ 200 réfugiés syriens, dont la plupart sont sans logis, ont manifesté mercredi dans le centre d'Athènes pour réclamer "le respect de leurs droits" par les autorités grecques qui "les empêchent" de partir vers d'autres pays européens, a constaté une journaliste de l'AFP.
   
"Nous demandons au gouvernement grec de trouver maintenant une solution pour les réfugiés syriens", proclamaient en grec et en anglais les banderoles des manifestants, rassemblés sur la place Syntagma, devant le Parlement.
   
Parmi eux, des hommes de 20 à 45 ans qui ont fui la Syrie par peur d'être appelés dans l'armée et plusieurs familles, dont une quinzaine d'enfants, qui habitent à Athènes dans des conditions misérables.
   
"Nous n'avons aucune aide, je dors avec d'autres compatriotes sous l'arcade d'un centre commercial d'Athènes, on se lave dans un café voisin, la vie ici n'est pas sûre, les droits des réfugiés n'existent pas", déplore Mohamed Joussa, 21 ans, originaire de Damas et arrivé il y a deux mois sur une île grecque depuis la Turquie.
   
"Au final ils pourraient nous laisser partir, je comprends que la situation de l'économie grecque est mauvaise, je souhaite aller en Allemagne pour poursuivre mes études et travailler", poursuit-il.
   
Le nombre de réfugiés, notamment originaires de Syrie, a considérablement augmenté ces deux dernières années en Grèce, l'une des principales portes d'entrée pour ceux qui fuient les guerres et la misère en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient.
   
Pour la plupart des réfugiés syriens, la Grèce n'est qu'un pays de transit vers une autre destination en Europe où ils demanderont l'asile. La Grèce leur délivre une autorisation de séjour de six mois, qui ne leur permet pas de voyager et à l'expiration de laquelle ils tombent dans l'illégalité.
   
Shezah Zarki, 38 ans vit dans une chambre d'hôtel depuis trois mois avec son mari et ses quatre enfants de 2 à 17 ans.
"Les appartements sont très chers à Athènes, je ne peux pas rentrer en Syrie car mon fils sera appelé à faire son service militaire, notre seule solution serait d'aller en France où vit mon frère", raconte-t-elle.
   
A côté d'elle, une femme enceinte explique que les hôpitaux ne leur donnent pas de médicaments.
   
Bishir Shaloul, 24 ans, évoque "la présence quotidienne des trafiquants qui demandent de l'argent en cultivant de fausses promesses pour aider à partir vers l'Europe de l'ouest".
   
La Grèce, qui a récemment demandé plus de fonds auprès de l'UE pour faire face à l'afflux de réfugiés, est régulièrement épinglée par les organisations internationales pour le non-respect de leurs droits.