"Plus d’un millier" de Français sont concernés par le phénomène takfiriste en Syrie.
La France, qui a découvert qu'un de ses ressortissants avait participé le week-end dernier à une décapitation massive de Syriens et d'un Américain, a appris mercredi qu'il y en avait un deuxième, un jeune de 22 ans converti récemment au mouvement takfiriste.
"Sa mère l'a reconnu sur la vidéo" de ces assassinats diffusée par Daech (EI) "et elle est effondrée", a rapporté un expert français des affaires terroristes, Jean-Charles Brisard.
Deux jours après avoir rendu public le nom de Maxime Hauchard, premier Français identifié parmi les bourreaux, la France a indiqué que le deuxième était un jeune de 22 ans d'origine portugaise, Mickaël Dos Santos, "Abou Uthman" selon son nom de guerre.
Dos Santos présentait un profil très inquiétant en raison d'images choquantes postées sur les réseaux sociaux, selon une source proche du dossier.
Sur une vidéo diffusée mi-octobre, à visage découvert, il appelait en français "tous les frères qui vivent en France" à "tuer n'importe quel civil" en représailles aux raids de l'armée française contre Daech en Irak.
Mercredi, la France a annoncé de nouvelles frappes en Irak et un renforcement de son dispositif militaire, porté de 9 à 15 bombardiers - 6 Mirage déployés en Jordanie en décembre en plus des 9 aux Emirats arabes unis.
51 morts français
"Plus d'un millier" de Français sont concernés par le phénomène takfiriste en Syrie, a reconnu mercredi le Premier ministre socialiste Manuel Valls, alors que la chef du parti d'extrême droite Front national, Marine Le Pen, assurait qu'ils étaient plutôt 4.000.
Selon une source gouvernementale, 51 Français partis faire la guerre takfiriste sont morts en Syrie et en Irak.
La radicalisation de Mickaël Dos Santos, qui vivait avec sa mère dans un immeuble de la banlieue est de Paris, avait été relevée dès 2009 par l'encadrement de son lycée.
Plusieurs membres de son entourage, originaires de la même banlieue où ont déjà été démantelées plusieurs filières takfiristes, sont encore au Moyen-Orient, selon une autre source.
Effet d'horreur
Hormis la France, aucun autre pays étranger n'a jusqu'à présent dit avoir identifié les 16 autres combattants qui apparaissent à visage découvert dans la vidéo de Daech. Certains ont un type occidental ou asiatique.