Attaque du Hezbollah contre le Nosra à Qalamoune. Voiture piégée contre le siège de Daesh à Raqqa.
La bataille de la province de Quneitra révèle de nouveau l’implication d’Israël pour aider les miliciens armés takfiristes contre l’armée syrienne.
Dès le premier jour de la bataille, baptisée « Victoire de Dieu et conquête prochaine », les positions aussi bien civiles que militaires du gouvernement syrien ont fait l’objet d’un pilonnage à l’artillerie dans les deux localités de Khan-Arnabiyyé et de Baath.
Ce bombardement s'est fait simultanément, et s’est poursuivi pendant plusieurs heures sans relâche. Ce qui montre que ses auteurs possèdent les data des zones bombardées ainsi que des capacités de feu importantes. Ce qui en principe n’est pas le cas des rebelles, et laisse deviner que les Israéliens ont contribué au bombardement, selon le site d’information libanais al-Hadath News.
Des observateurs sont persuadés aussi que l’entité sioniste a permis aux groupuscules armés de s’attrouper dans les régions frontalières avec le Golan occupé , d’autant que la coopération entre Israël et les milices sur place n’est plus un secret. Il y est question d’une trentaine de milices qui travaillent de concert, dont à leur tête le Front al-Nosra, la branche d’Al-Qaïda en Syrie, Jaïch al-Islam (une milice pro saoudienne dirigée par Zahrane Allouche), Ahrar el-Cham, Ajnad al-Cham ETC...
Sur le terrain, selon al-Hadath News, la situation ne semble pas à l’avantage de l’armée syrienne quoiqu’elle soit parvenue à absorber les effets du pilonnage violent.
Jeudi, la chaine de télévision iranienne arabophone al-Alam a indiqué que l’armée syrienne a avorté une tentative d’infiltration des miliciens dans plusieurs régions de Quneitra et tué de nombreux miliciens dont le chef des Ajnad al-Cham. Elle a aussi bombardé les régions de déploiements des miliciens ( Masshara, Brika, Hamidiyyé) et nié toute avancée des miliciens.
La bataille de Quneitra se répercute aussi sur la Ghouta occidentale, à l’ouest de Damas. Les miliciens ont lancé une attaque contre l’autoroute as-Salam qui reliée les deux régions et qui constitue une voie d’approvisionnement de l’armée syrienne.
Ghouta Orientale: des Libanais
Dans la Ghouta orientale, il est question de la mort de deux chefs de milices, dont le chef de la brigade de Légion du Rahmane ainsi que de 9 de ses hommes non loin de la localité de Hazza, dans une attaque de l'armée.
Certains miliciens sont des Libanais, assure al-Alam. Alors que se poursuit l’opération menée par l’armée dans toutes les régions de la Ghouta: Jober, Douma, Zmelka, et Zibdine.
Qalamoune: une embuscade
Dans le Qalamoune, l'armée syrienne et le Hezbollah ont fait exploser une série d’engins piégés au passage de miliciens du Nosra, dans le jurd de Ra’s al-Maara à l’ouest et il y est question de plusieurs dizaines de tués et blessés.
Kobané: capture d'un émir Daesh
Dans la ville kude de Aïn al-Arab (Kobané) , les combattants kurdes des Unités de protection du peuple kurde ont capturé un émir de Daesh connu sous le pseudonyme Abou et son accompagnateur dans une embuscade au cours de laquelle certains de ses miliciens ont 13té tués, selon al-Mayadeen TV ( chaine panarabe)
Raqqa: voiture piégée
Dans la ville de Raqqa fief de la milice takfiriste Daesh (Etat Islamique), une voiture piégée a explosé devant l’un de ses sièges dans la nuit de jeudi à vendredi.
Selon l’agence turque d’Anatolie, l’explosion dont les flammes de feu ont été vues de loin visait un bâtiment confisqué à l’université privée al-Ittihad
Dans la revendication de l’attaque par les brigades des libres de Raqqa, il est indiqué que le bâtiment abritait les miliciens immigrés de Daesh et les membres de leurs familles. Il y est question de plusieurs dizaines de tués et de blessés, dont les deux gardes d’une banque, et de nombreuses voitures incendiées.
L’attentat s’inscrit dans le cadre de la riposte à la tentative de liquidation du chef de cette milice Abou Issa et à l’exécution de six de ses membres, selon Anatolie.
Miliciens rattarpés
Par ailleurs, selon l'AFP, pusieurs jihadistes étrangers qui avaient rejoint les rangs de Daesh ont été arrêtés ou exécutés pour avoir tenté de faire défection, ont affirmé vendredi des militants à l'AFP.
D'après eux et l’OSDH, les "déserteurs potentiels" sont généralement des jeunes venus de pays non-arabes ayant regretté leur engagement dans les rangs du groupe extrémiste qui sème la terreur sur les territoires sous son contrôle en Syrie et en Irak.
Jeudi, un jihadiste de 19 ans , "vraisemblablement tchétchène", a été arrêté par l'EI dans un centre téléphonique à Raqa, bastion de l'EI dans le nord syrien, après une communication avec sa famille à l'étranger, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Des jihadistes l'ont battu et ont confisqué ses affaires. Son traducteur a raconté à ses amis qu'il avait parlé avec sa famille des moyens de rentrer au pays", a indiqué l'OSDH.
De son côté, Naël Moustapha, un militant de Raqqa utilisant un pseudonyme, a évoqué un autre cas.
"J'ai rencontré un jeune jihadiste allemand de Hambourg de 19 ans qui visiblement regrettait son expérience avec l'EI", a-t-il déclaré à l'AFP via internet.
Les jihadistes "l'ont senti et quand il a décidé de partir (...) ils l'ont envoyé au front", a-t-il poursuivi. "Le lendemain, j'ai entendu dire qu'il était mort, abattu d'une balle dans le dos".
Selon ce militant, qui n'était pas en mesure de donner de chiffres sur le nombre de "déserteurs", "de nombreux jihadistes, la plupart de l'Europe de l'ouest, ont fui quand les frappes de la coalition contre l'EI ont commencé en septembre".
"Certains ont réussi" à fuir, mais l'EI a rapidement "repris la situation en main", a précisé le militant, expliquant que l'EI "considère en effet que le serment d'allégeance est sacré et inaliénable".