La Russie s’arme pour résister à une « révolution de couleur ».
Le texte ci-dessous n’est pas la traduction d’un article, mais de plusieurs extraits de l’intervention du Président Poutine lors de la session élargie du Conseil de Sécurité de la République Fédérale de Russie, tenue le 20 novembre 2014 au Kremlin.
La Russie s’arme pour résister à une « révolution de couleur ». On notera dans ce contexte que le nouvel ambassadeur des États-Unis d’Amérique à Moscou a remis ses lettres de créance au Président Poutine le 19 novembre 2014. Il officiait depuis février 2013 en Ukraine, et auparavant, en Géorgie(…)
La question à l’ordre du jour revêt un caractère urgent que personne ne remettra en question. Il s’agit de contrer l’extrémisme. Suite à mes instructions, une stratégie adéquate a été élaborée. Ce document est soumis aujourd’hui à votre attention.
Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de démontrer le danger de la nature même de l’extrémisme, ni le caractère destructif de son idéologie ; l’idéologie de l’intolérance, de l’attisement de la haine et de l’animosité. Dans toutes ses manifestations, l’extrémisme revêt un caractère agressif, séditieux et souvent violent, lié à la terreur.
Il porte atteinte aux droits et libertés des citoyens, et souvent à leur vie même. Il est porteur de menace pour la sécurité nationale et de la capacité de déséquilibrer fondamentalement le système politique, économique et social. Les formes d’extrémisme particulièrement dangereuses pour la société et pour l’État sont le nationalisme, l’intolérance religieuse et l’extrémisme politique. Chaque délit de ce type (en général déjà résonnant et haineux par lui-même) est susceptible de provoquer des violations en masse de l’ordre public.
J’ajouterai que dans le monde moderne, très souvent, l’extrémisme est utilisé en qualité d’instrument géopolitique et de modification de la répartition des sphères d’influence. Nous voyons à quelles conséquences tragiques mènent les soi-disant «révolutions de couleur», les chocs qu’ont supporté et que supportent les peuples des pays qui ont subi les irresponsables expériences d’une interférence cachée, ou parfois grossièrement visibles, dans leur vie. Pour nous, il s’agit d’une leçon, d’un avertissement. Nous avons l’obligation de faire tout ce qui est nécessaire pour que cela n’arrive jamais en Russie. (…)
Quand nous affirmons notre liberté de choix, le droit d’organiser des réunions, des marches et des manifestations, nous ne pouvons pas oublier que nous sommes responsables de nos paroles et de nos actes. Nous devons savoir et garder à l’esprit que fomenter des conflits entre des personnes d’ethnies ou de religions différentes, répandre de la propagande d’idéologie nationaliste, violer l’ordre public dans un mouvement de foule, et particulièrement, appeler à renverser violemment le régime existant, ce sont des manifestations directes de pensées antinationales et d’extrémisme.
Nous devons tous garder à l’esprit les conséquences destructives de tels actes. Les leaders de mouvements publics doivent se souvenir de cela. Ils doivent savoir que de tels actes sont répréhensibles. Je veux souligner le caractère inévitable de la punition pour propagation d’idées extrémistes et pour action extrémiste.
Collègues, votre Projet de Stratégie est fondé sur les défis auxquels la Russie est confrontée. Ce document est conçu pour le long terme et doit devenir la référence pour toutes les branches et tous les niveaux de pouvoir dans leurs actions.
Je répète qu’une de nos priorités clés est de nourrir le rejet public et l’immunité civile vis-à-vis de la dissémination des idées extrémistes et radicales. Pour ce faire, nous devons unir les efforts des autorités, de la société et de toutes les organisations étatiques et sociales. (…)
Source: Russie Conservatisme