29-11-2024 01:59 AM Jerusalem Timing

Libye: des démocrates à la tête de la fronde contre Obama au Congrès

Libye: des démocrates à la tête de la fronde contre Obama au Congrès

Ils accusent le président d’avoir pris une décision extrémiste.

Le conflit en Libye vaut à Barack Obama une volée de bois vert de la part de certains de ses alliés démocrates qui veulent censurer une guerre engagée sans l'aval du Congrès, à l'instar de Brad Sherman qui estime que le président a pris une décision "extrémiste".
 
"Il faut garder à l'esprit qu'il y a des avocats du pouvoir exécutif qui ont conseillé au président de prendre une décision on ne peut plus extrémiste et qu'ensuite ils ont caché le fait qu'ils l'avaient prise", déclare le démocrate Brad Sherman dans un entretien avec l'AFP.


"La position extrémiste c'est que tout président peut engager nos forces pour n'importe quelle durée, avec n'importe quel niveau d'engagement, pour n'importe quel objectif. Et le Congrès est simplement là pour des avis consultatifs", dit l'élu qui doit déposer cette semaine un amendement à un projet de loi sur la défense qui interdit l'utilisation de fonds pour les opérations en Libye.
 
Sherman fait partie d'un groupe d'élus -- démocrates comme républicains -- qui mène actuellement une fronde contre la Maison Blanche. Ils lui reprochent d'avoir ignoré la loi de 1973 sur "les pouvoirs de guerre", qui limite les prérogatives du président en cas d'opérations à l'étranger.
 
La semaine dernière, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a rappelé que "le Congrès tient les cordons de la bourse", ajoutant vouloir "examiner toutes les options possibles pour que l'administration rende des comptes".
 
L'amendement du démocrate Sherman "dit simplement qu'aucun des fonds mis à disposition dans le projet de loi ne peut être utilisé en contravention avec la loi sur les pouvoirs de guerre", explique-t-il.


Le démocrate Dennis Kucinich a lui aussi, proposé un amendement similaire.
 

Sherman a déjà fait adopter le même texte la semaine dernière par 248 voix contre 163 dans un autre projet de loi sur les fonds attribués au budget des installation militaires. Cette semaine "au lieu de s'appliquer à une très petite partie des fonds du Pentagone, (l'amendement) s'appliquera à 98% des fonds du Pentagone", assure le démocrate.
 

"J'espère que mon amendement fera aussi bien que la dernière fois, c'est-à-dire 60% des démocrates, 60% des républicains, et 0% des chefs des deux partis", dit-il. L'élu reconnaît toutefois que sa mesure "aura plus de mal au Sénat".
 

"Mais l'idée que le Congrès fournisse de l'argent sachant qu'il sera dépensé en violation de la loi, me frappe comme étant une violation de notre serment d'élu", avance Sherman.

"Si Kadhafi ne tombe pas, ceux qui sont hostiles à la démocratie à Washington auront le dessus pendant des semaines", a-t-il jugé.
 

En prenant la tête de la contestation au Congrès, l'élu espère que le Congrès finira par obtenir gain de cause, mais, "cela prendra des mois". Selon lui, le régime du colonel Kadhafi pourrait tomber d'ici cette échéance.


En outre, Sherman envisage un deuxième amendement pour affirmer que les opérations en Libye peuvent être qualifiées d'"hostilités", contrairement à ce que prétend la présidence dans un argumentaire de 32 pages remis au Congrès mercredi dernier.


Paradoxalement, les lignes traditionnelles de la politique américaine ayant été brouillées, le président peut compter parmi ses soutiens des républicains comme le sénateur Lindsey Graham pour qui la loi de 1973 est "anticonstitutionnelle".
 

Il a estimé dimanche sur NBC que certains élus "devraient se taire sur la Libye" et a assuré qu'il ne voterait pas pour retirer les fonds pour l'opération en Libye.