Le chef du Parlement Nabih Berri assure que l’Etat possède de nombreuses cartes pour libérer les militaires.
Les parents des militaires enlevés: Le Hezbollah n’est pas plus fort que l’Etat
La transaction entre le Hezbollah et les miliciens de l’opposition syrienne dans le jurd du Qalamoun ayant permis la libération du combattant du Hezbollah Imad Ayyad, a fait couler beaucoup d’encre et de salive sur la scène libanaise.
Face à l’exploit du Hezbollah, les parents des militaires libanais enlevés par le groupe terroriste Daesh (ou Etat islamique) et le front al-nosra ont menacé de prendre de nouvelles mesures d’escalade si l’Etat ne se mobilise pas.
Hussein Youssef, le père du militaire enlevé Mohammad Youssef, a exprimé au nom des familles le « choc, l’ébahissement et la déception suite à cette nouvelle. Nous sommes dans un état psychique très difficile. Pour cette raison, nous avons pris aujourd’hui la décision d’aller vers l’escalade à partir de vendredi matin. Nous allons faire parvenir ce message à la cellule de crise qui se réunit aujourd’hui pour prendre une décision claire et publique afin de résoudre l’affaire de nos fils ».
Selon Youssef, « le Hezbollah n’est pas plus fort que l’Etat libanais pour qu’il libère aussi rapidement son détenu via les négociations. On nous disait que le Hezbollah entrave les négociations et est contre le principe d’échange. Comment a-t-il donc accepté l’échange et a libéré un otage ? ».
Et de poursuivre : « Que l’Etat se mobilise ou bien nous allons perdre le contrôle sur nous-mêmes. L’escalade commencera vendredi, et concernera toutes les routes menant à Beyrouth. Nous n’allons pas quitter les rues avant que l’affaire ne soit résolue. L’Etat assume la responsabilité ».
Mercredi soir, la cellule de crise ministérielle a tenu une réunion au Grand Sérail dirigée par le Premier ministre Tammam Salam. Ce dernier a donné ses ordres pour suivre l’affaire selon les nouvelles données.
Pour sa part, le chef du Parlement Nabih Berri a dit que « l’Etat possède de nombreuses cartes pour libérer les militaires, insistant sur le facteur de discrétion dans le déroulement des négociations pour parvenir aux objectifs escomptés.
Attaque du camp du 14 mars
Pendant ce temps, le secrétariat général du 14 mars a fustigé l’échange de détenus, soulignant que « cet accord porte atteinte au pouvoir de l’Etat. Le Hezbollah se sert de cette politique pour se couvrir lorsqu’il ne réussit pas à réaliser ses objectifs et il la transgresse lorsqu’il devient capable. Il libère ainsi des takfiristes et des terroristes, et bien qu’il soit partenaire au gouvernement, il dépasse la cellule de crise chargée de libérer les détenus et empêche l’Etat de conclure tout échange possible ».
Et de reprendre le même leitmotiv selon lequel « le combat du Hezbollah en Syrie est derrière le crime d’enlèvement des militaires. Le Hezbollah est responsable de cette crise, lui qui distinguent entre des militaires de l’Etat ne méritant pas la liberté et des partisans qui méritent la protection ».
Source: al-Akhbar