Une nouvelle révolution de couleur se prépare dans ce pays
Le célèbre investisseur et philanthrope am américain George Soros s’est rendu le week-end dernier au Kirghizstan, écrit jeudi 20 novembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
La visite d’une telle personnalité ne pouvait passer inaperçue ni pour les partisans du développement prooccidental du Kirghizstan ni pour ses opposants. Les représentants les plus actifs du premier groupe ont tenté par tous les moyens de rencontrer ou au moins d’apercevoir cette légende vivante. Les seconds ont protesté contre sa visite et cherché à savoir ce que ce « sponsor des révolutions de couleur » de 84 ans venait faire au Kirghizstan.
Dans ce pays, George Soros est diabolisé et glorifié. Une partie de la population a bien des raisons de remercier le célèbre financier, qui a construit sa fortune sur les spéculations en bourse.
En 11 ans d’existence au Kirghizstan, la fondation Soros y a investi plus de 80 millions de dollars pour le soutien des établissements scolaires, des médias et des ONG qui travaillent dans le domaine de la politique, de l’éducation, de la culture et de la santé. L’argent de Soros a aidé des dizaines d’étudiants à bénéficier d’une bonne formation dans la république ou à partir en stage à l’étranger.
Le revers de cette activité de l’organisation dirigée par Soros, selon les critiques, est son ingérence active dans les processus politiques. Le milliardaire est connu, entre autres, pour son soutien, y compris financier, des révolutions de couleur et sa critique de la Russie. En témoigne un récent article où il écrit qu’elle défie « aujourd’hui l’existence même de l’Europe ».
La visite de Soros au Kirghizstan a suscité des rumeurs. Certains experts ont déclaré que le milliardaire avait apporté de l’argent pour financer des ONG qui devront organiser une nouvelle révolution de couleur au Kirghizstan afin d’empêcher l’adhésion de la république à l’Union douanière (Russie-Biélorussie-Kazakhstan).
Ceux qui avancent cette théorie rappellent que Soros se trouvait dans le pays il y a une dizaine d’années, peu de temps avant le renversement du président Askar Akaïev.
Ces craintes ont été exprimées par une action publique – pendant que Soros s'entretenait avec les étudiants, les personnalités publiques et les hauts fonctionnaires locaux, ses opposants ont organisé un rassemblement devant l'ambassade des USA.
60 à 70 personnes se sont prononcées contre l'ingérence du milliardaire dans les affaires nationales du pays, ont appelé les ONG à refuser son "argent tâché de sang" et ont brandi des banderoles "Les œufs d'or de Soros – la guerre, l'anarchie et la mort" et "Kirghizstan + Russie = Union douanière".
Au cours de sa visite de deux jours, George Soros a rencontré des personnalités publiques, s'est rendu à l'Université américaine d'Asie centrale dont il est donateur, et s'est entretenu avec des étudiants.
Le milliardaire a également rencontré le président Almazbek Atambaïev. Ce dernier, selon le service de presse, "a remercié le fondateur d'Open Society Institute pour son soutien aux initiatives civiles au Kirghizstan dans le domaine de l'éducation, de la santé, de la culture et de l'économie".