L’émir de la ville, Sanusi Lamido Sanusi, avait appelé la semaine dernière la population du nord du pays à prendre les armes contre les terroristes de Boko Haram.
Trois bombes ont explosé vendredi dans l'enceinte de la grande mosquée de Kano, dans le nord du Nigeria. Au moins 64 personnes ont été tuées et 126 blessées.
La Grande mosquée Kano a été frappée par l'explosion de trois bombes, vendredi 28 novembre, au moment de la prière hebdomadaire. Au moins 64 personnes ont été tuées et 126 blessées. Selon la police, l'attaque a été menée par deux kamikazes et des hommes armés.
"Deux bombes ont explosé l'une après l'autre dans l'enceinte de la Grande Mosquée, quelques secondes après le début des prières" a déclaré Aminu Abdullahi, un des fidèles sur place. "Une troisième bombe a ensuite explosé dans une rue non loin (...) Après les explosions, la police a tiré pour dissuader d'autres attaques potentielles".
C'est là que l'émir de la ville, Sanusi Lamido Sanusi, avait appelé la semaine dernière la population du nord du pays à prendre les armes contre les terroristes de Boko Haram, mettant en doute la capacité de l'armée à défendre les civils face aux insurgés.L'émir se trouvait apparemment à l'intérieur de la mosquée au moment du triple attentat, survenu dans la cour extérieure du bâtiment. Aucun bilan officiel n'était disponible dans l'immédiat.
Il est exceptionnel que des dignitaires religieux prennent publiquement position sur les questions politiques et militaires. De nombreux Nigérians s'attendaient toutefois à ce que Sanusi Lamido Sanusi défie les conventions et s'implique dans le débat depuis son accession à ce poste prestigieux.
Officiellement, son autorité vient juste après celle du sultan de Sokoto, considéré comme le chef des musulmans nigérians, qui a lui aussi lancé lundi des critiques cinglantes contre l'armée.
L'émir de Kano est une personnalité très influente au Nigeria, qui compte plus de 80 millions de musulmans (dont la majorité vit dans le Nord), sur une population totale de 170 millions d'habitants.
Source: jeune afrique