25-11-2024 09:30 AM Jerusalem Timing

Moscou ne renoncera jamais à la Syrie,"une alliance stratégique" selon Mouallem

Moscou ne renoncera jamais à la Syrie,

Mouallem assure que Moscou va respecter tous les contrats d’armements. Selon lui, les frappes de la coalition n’ont pas affaibli Daesh et visent le pouvoir en Syrie.

La visite du ministre des Affaires étrangères de la Syrie en Russie a été une nouvelle occasion pour sceller encore plus les liens entre ces deux pays, malgré les pressions énormes exercées pour les séparer l’un de l’autre.

Pour Moscou, pas question de renoncer à la Syrie. Et pour Damas, la relation a atteint le stade de "l'alliance stratégique".


Poutine: les Occidentaux ont misé sur Daesh

Dans un entretien pour l’agence turque Anatolie, le président russe Vladimir Poutine a assuré que son pays ne renoncera jamais à la Syrie, tout en incombant aux pays occidentaux la responsabilité de la poursuite de la guerre en misant sur le groupuscule takfiriste Daesh (Etat Islamique).

« Moscou continuera à entreprendre les démarches nécessaires pour soutenir le peuple syrien, l’aider à surmonter les évènements tragiques qu’il traverse et à réaliser la réconciliation et la paix le plus vite possible », a-t-il assuré, révélant que les contacts entrepris avec des représentants du gouvernement syrien et des différentes factions de l’opposition et des partenaires régionaux dont les Turcs visent au règlement de la crise syrienne.
 
Selon lui, le principal danger qui menace ce pays et d’autres pays de la région provient de l’Etat Islamique et d’autres groupuscules, « sur lesquels certains pays occidentaux ont misé, avec lesquels ils étaient en harmonie, et qu’ils ont même encouragés ».



Poutine: sans conditions, ni diktat

Le règlement de la crise passe d’après lui « par un dialogue interne sans conditions préalables ni diktat de l’extérieur », à la base de l’accord de Genève du 30 juin 2012.

Signe de l’intérêt porté à la Syrie, Poutine a rencontré en personne le chef de la diplomatie syrienne Walid al-Mouallem lors de sa visite les 26 et 27 novembre dernier à Sotchi.

«  Le président russe a parlé d’Assad (le président syrien Bachar al-Assad, ndlr) et des élections présidentielles syriennes et il a dit que 88% du peuple syrien le soutient. Il connait la situation dans ses détails les plus infimes, c’est pour cela qu’il respecte la volonté du peuple syrien », a révélé Mouallem sur le contenu de cette rencontre.

 

Mouallem: Moscou va respecter les contrats d'armes

A l'issue de ses rencontres russes, le diplomate syrien a paru être très satisfait. Qualifiant la relation avec Moscou « d’alliance stratégique », il a affirmé dans un entretien avec la chaine de télévision panarabe al-Mayadine : «  la relation syro-russe ne peut nullement être affectée par ce qui se passe en Ukraine, ni par la baisse des prix de pétrole, ni par  les relations entre la Russie avec l’occident », a-t-il dit.

Toujours selon Mouallem, Damas est rassurée que Moscou va respecter tous ses contrats d’armements. Il avait évoqué dans un entretien précédent que son pays ambitionne d’obtenir le fameux système anti missile russe S-300.

Concernant l’initiative russe pour promouvoir un dialogue inter syrien, Mouallem a signalé que le gouvernement syrien et la Russie allaient œuvrer de concert avec les autres factions de l’opposition syrienne, assurant que ce dialogue sera lancé à Moscou mais poursuivi à Damas.
 
«  Nous avons convenu que le dialogue ne peut se faire qu’avec l’opposition nationale non attaché à l’étranger », a-t-il toutefois précisé en évoquant ses discussions avec son homologue russe Serguei Lavrov.

Dans une interview avec notre chaine de télévision Al-Manar, Mouallem qui s'est félicité des "résultats satisfaisants de la visite", a indiqué que les deux parties avaient établi "un mécanisme" pour jeter les bases d'un dialogue.
   
"La Russie souhaitait un dialogue (...) inter syrien loin de toute ingérence extérieure", a-t-il dit. "C'est ce que nous souhaitons aussi mais l'opération nécessite davantage de temps (...) ainsi qu'une réévaluation par l'opposition de ses prises de positions antérieures".

 

Le danger turc et de la coalition: daesh n'est pas affaibli

Concernant la proposition turque sur l’instauration de zones d’exclusion aérienne, Mouallem l’a qualifiée de « grand danger ». «  Les violations aériennes (de la coalition internationale menée par les USA) pourront être réglées dans l’avenir. Mais le danger réside dans la violation terrestre que la Turquie compte perpétrer en créant ces zones d’exclusion », a-t-il estimé. Car il s’agit d’après lui « de diviser la Syrie en cantons » ce qui est «inadmissible».

Mouallem soupçonne dans  la proposition turque « des ambitions dans les territoires syriens ».

Même incrédulité à l’encontre des frappes de la coalition contre les positions de Daesh. «  Les déclarations américaines publiques indiquent que le but véridique de la Coalition est le pouvoir en Syrie », a-t-il assuré.

D’ailleurs estime-t-il, les frappes contre Daesh menées par la coalition depuis deux mois en Syrie  n'ont pas affaibli les jihadistes takfiristes.

"Est-ce que Daesh est plus faible aujourd'hui après plus de deux mois de frappes de la coalition ? Tous les indicateurs montrent qu'il ne l'est pas", a souligné M. Mouallem.
   
Selon lui, ces frappes n'auront aucun impact tant que la Turquie voisine, accusée de laisser passer les jihadistes, ne contrôlera pas sa frontière.
   
"Si les Etats-Unis et les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ne mènent pas un réel effort pour obliger la Turquie à contrôler sa frontière (...), même ces frappes de la coalition ne pourront venir à bout de Daesh", a indiqué le ministre.

 


Conditions pour l'accord d'Alep


Durant les dicussions de Sotchi, il a également été question de la proposition de l’émissaire onusien Stefan De Mistura sur la ville d’Alep et des conditions pour sa mise en exécution. 

« Nous nous engagerons lorsque De Mistura nous confirmera premièrement que les factions présentes à Alep acceptent le gel, deuxièmement qu’elles ont choisi de rester dans la ville et de régler leur situation ou de sortir de la ville pour combattre Daesh et le front al-Nosra et qu’elles acceptent le retour de l’administration locale à travers ses différentes pouvoirs et des forces de sécurité dans les quartiers qu’ils contrôlent et troisièmement qu'elles faciliteront l’entrée de l’aide alimentaire à travers l’autoroute internationale qui relie Damas à Alep et de la livrer aux organisations de société civile pour les distribuer ».