Pour le pape François, la lutte contre le terrorisme ne se fera pas sans l’aide de tous les dirigeants musulmans.
De retour de Turquie, le pape François a affirmé, dimanche, avoir exhorté les dirigeants musulmans à s'élever fermement contre le terrorisme, lors d’un entretien avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Pour le pape François, la lutte contre le terrorisme ne se fera pas sans l'aide de tous les dirigeants musulmans. Lors d'une conférence de presse donnée dimanche 30 novembre à bord de l'avion le ramenant d'Istanbul, où il a effecuté une visite de trois jours, Jorge Bergoglio, a dit avoir réclamé une condamnation sans équivoque de la part des élites musulmanes, au cours d'un entretien vendredi avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
"Je lui ai dit qu'il serait beau que tous les dirigeants musulmans du monde, politiques, religieux et universitaires, se prononcent clairement et condamnent" cette violence qui nuit à l'islam, a-t-il affirmé. "Cela aiderait une majorité de musulmans, si cela venait de la bouche de ces dirigeants politiques, religieux, universitaires. Nous tous avons besoin d'une condamnation globale" de ce phénomène, a-t-il poursuivi.
Le souverain pontife, qui a affirmé avoir prié dans la mosquée bleue d’Istanbul, a également expliqué comprendre pourquoi les musulmans pouvaient se sentir offensés par ceux qui, en Occident, résumaient leur religion au terrorisme. "Il est vrai, a poursuivi le pape, que devant ces actes, commis pas seulement dans cette zone [Irak, Syrie] mais aussi en Afrique, il y a une réaction d'aversion : si c'est cela l'islam ! Je me mets en colère. Et tant de musulmans sont offensés et disent : 'Nous ne sommes pas ces gens-là, le Coran est un livre prophétique de paix'".
Cette déclaration du pape François contraste avec la position adoptée par son prédécesseur Benoît XVI, qui avait provoqué une vague d'indignation en 2006 en suggérant dans un discours que de nombreux musulmans considéraient que l'islam épousait la cause de la violence. Benoît XVI s'était ensuite excusé et avait déclaré que ses propos avaient été mal compris.
"Nos frères et sœurs persécutés"
Lors de sa première journée, vendredi à Ankara, François avait par ailleurs défendu la nécessaire alliance des religions contre le terrorisme et le fondamentalisme. Ce à quoi le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan avait répondu en dénonçant l'islamophobie.
Plus tôt dans la journée de dimanche, le pape avait pris la défense des chrétiens d'Orient lors de sa rencontre avec le plus prestigieux dignitaire des Églises orthodoxes, le patriarche de Constantinople Bartholomée 1er. Dans un communiqué commun les deux prélats ont assuré qu'ils n'accepteraient jamais "un Moyen-Orient sans les chrétiens".
"Beaucoup de nos frères et sœurs sont persécutés et ont été contraints par la violence à quitter leurs maisons", ont-ils relevé dans un communiqué commun regrettant "l'indifférence de beaucoup" face à leur situation. François a aussi estimé que les islamistes commettaient "un très grave péché contre Dieu" en Syrie et en Irak.
L'offensive lancée en juin dernier par les terroristes du groupe État islamique (Daesh) en Irak et en Syrie a jeté des centaines de milliers de réfugiés sur les routes, dont plusieurs dizaines de milliers de chrétiens, victimes d'exactions.
Source: france24, AFP