Russie et Turquie élargiront leurs échanges en monnaies nationales..
La Russie et la Turquie ont signé huit accords dans le cadre d'une visite d'Etat du président russe Vladimir Poutine à Ankara.
Les deux pays ont notamment signé des mémorandums sur le développement de la coopération économique, commerciale et d'investissement, le soutien aux petites et moyennes entreprises turques et la coopération dans le domaine de l'emploi et de la protection sociale et un accord sur l'entraide juridique en matière d'extradition.
Le groupe gazier public russe Gazprom et la société turque de transport des hydrocarbures Botas ont signé un mémorandum de compréhension qui prévoit notamment la construction d'un deuxième gazoduc russo-turc sous la mer Noire.
L'agence russe de l'énergie et le ministère turc de l'Energie ont signé un mémorandum de coopération dans le domaine de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables.
Le groupe nucléaire public russe Rosatom et le ministère turc de l'Energie ont signé un mémorandum sur la formation des cadres pour le nucléaire civil.
Selon le service de presse du président russe, la Russie est le deuxième partenaire commercial important de la Turquie après l'Allemagne. La Turquie occupe le 7e rang parmi les partenaires commerciaux de la Russie. En 2013, les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint 32,7 milliards de dollars. Cette année, ils ont déjà augmenté de 0,5% pour se chiffrer à 23,7 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de 2014).
Pas de South-Stream vers l'Europe
Poutine a reconnu à Ankara qu'il ne pouvait pas "en l'état" poursuivre le projet russo-italien de gazoduc South Stream, auquel l'Union européenne (UE) est opposée, en raison de l'opposition de la Bulgarie.
"Comme nous n'avons toujours pas reçu la permission de la Bulgarie, nous pensons que dans la situation actuelle la Russie ne peut pas poursuivre la réalisation de ce projet", a déclaré M. Poutine à la presse à l'issue d'une rencontre avec le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan.
Dans la foulée, le chef de l'Etat russe a annoncé que le géant gazier russe avait décidé "d'augmenter de 3 milliards de mètres cubes" les livraisons de gaz russe à la Turquie "afin de satisfaire ses besoins".
"Nous allons faire une réduction de 6% du prix du gaz naturel à compter du 1er janvier" 2015 pour la Turquie, a-t-il ajouté.
Porté par le géant gazier russe Gazprom, le projet South Stream, d'un coût évalué à 16 milliards d'euros, est destiné à approvisionner l'Europe en gaz russe en contournant l'Ukraine. Il a été bloqué par l'Union européenne dans le cadre des sanctions visant Moscou dans son conflit avec Kiev.
Le projet russo-italien South Stream, dont le chantier a été officiellement lancé en décembre 2012, doit relier sur 3.600 kilomètres la Russie à la Bulgarie, pour se diriger ensuite vers l'Europe occidentale via la Serbie, la Hongrie et la Slovénie. Il doit avoir une capacité de 63 milliards de m3 par an.
Russie et Turquie élargiront leurs échanges en monnaies nationales
"Nous estimons qu'il est très important d'élargir les règlements en monnaies nationales dans notre commerce réciproque. Nous ferons tout notre possible pour y parvenir", a déclaré le chef de l'Etat russe.
A cet effet, "nous encouragerons les efforts des institutions financières appropriées aussi bien en Turquie qu'en Russie", a ajouté Vladimir Poutine.
En juillet dernier, Ankara a proposé à Moscou d'utiliser les monnaies nationales dans leur commerce réciproque afin de se débarrasser progressivement du dollar.
En 2013, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 32,7 milliards de dollars. La Russie arrive en deuxième position parmi les partenaires commerciaux de la Turquie après l'Union européenne, et la Turquie se classe huitième parmi les partenaires de la Russie.
L'idée de passer progressivement au rouble et à la livre turque a été vivement soutenue par Moscou qui juge cette démarche très importante pour réduire le rôle du dollar dans ses échanges extérieurs suite au refroidissement de ses relations avec l'Occident sur fond de crise ukrainienne.
Moscou et Ankara prônent le règlement de la crise en Ukraine sur la base des accords de Minsk
A ce titre, Moscou et Ankara prônent le règlement de la crise en Ukraine sur la base des accords de Minsk et du droit international, a déclaré lundi le président turc Recep Tayyip Erdoğan à l'issue d'un entretien avec son homologue russe Vladimir Poutine, en visite en Turquie.
"Quant à la crise ukrainienne, nous sommes évidemment pour que ce conflit soit réglé obligatoirement dans le cadre du droit international et avec le respect de toutes les ententes enregistrées, y compris des accords de Minsk. Et nous sommes unanimes sur cette question", a souligné le chef de l'Etat.
Kiev a lancé le 15 avril dernier une opération dite antiterroriste en vue de réprimer la révolte qui a éclaté dans le Donbass suite au coup d'Etat de février. Le 5 septembre, les autorités de Kiev ont signé à Minsk un accord de cessez-le-feu avec les républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk. Néanmoins, les deux parties s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu.
Selon les Nations unies, le conflit en Ukraine a déjà fait 4.300 morts et près de 10.000 blessés parmi les civils.