«il n’y a pas de différence entre elle ( la Turquie) et l’Allemagne nazie»
«La Turquie est un Etat puissant et le nouveau palais présidentiel est digne d’elle», «les musulmans ont découvert l'Amérique», «les femmes ne sont pas égales aux hommes».
Des propos qui ont fait la Une de la presse turque et internationale, faisant valoir à son auteur en l’occurrence, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, le titre de maitre absolu..
En effet, le Premier ministre Ahmet Davutoglu, apparait désormais comme un outil d’exécution de la politique du Président Erdogan, suite aux mesures que ce dernier a entrepris tant au niveau interne qu’externe..
Ainsi, à l'approche des élections législatives l'été prochain, Erdogan déterminera lui-même les noms des candidats pour le parti «Justice et Développement» afin de ne laisser aucun concurrent ou opposant, estimant qu’il s’agit peut-être de sa dernière chance pour se débarrasser de tous les «opposants» au sein du parti, et de ceux appartenant à l'ancien président Abdullah Gul ou à l'ancien secrétaire général du parti Idriss Chahine.
A travers sa campagne d’élimination au sein de son parti, Erdogan vise à renforcer le contrôle total et absolu sur ses affaires, et plus tard sur le parlement et le gouvernement, afin de changer le régime politique en un régime présidentiel, de sorte à octroyer au chef de l’exécutif les pleins pouvoirs constitutionnels, comme c’est le cas en France.
Aussi, Erdogan n’hésitera pas à se débarrasser de tous ses adversaires dans toutes les institutions de l'État, notamment les adeptes et partisans du prédicateur islamique Fathallah Gulen, sachant que le gouvernement a donné des pouvoirs illimités aux services de renseignements et de sécurité, et ce conformément aux instructions de M. Erdogan.
Et donc, la Turquie semble s’eloigner de plus en plus de la démocratie et des droits de l'homme et de la liberté, pour devenir une dictature autoritaire : «il n'y a pas de différence entre elle et l'Allemagne nazie» a affirmé le leader du Parti républicain du peuple dit Kamal Klijdaroglu.
Erdogan, une grave menace pour l'avenir de la république laïque
Erdogan a réussi, au cours de la dernière période, à renforcer son influence sur le Conseil supérieur de la magistrature, et avant sur la plupart des médias.
Aujourd’hui, il essaye de faire taire les voix qui ne se sont pas encore tu avant les prochaines élections législatives afin qu'il puisse guider l'électeur turc comme il lui plaît et l'influencer à travers des déclarations à la fois nationaliste et religieuses.
Or, faute d'un impact concret et efficace des partis de l'opposition, qui ont perdu leur sérieux et leur crédibilité, l'électeur turc ne cache pas toutefois son mécontentement envers les politiques et les comportements d’ Erdogan.
D’ailleurs, beaucoup croient que ces politiques représentent une menace sérieuse pour l'avenir de la République turque laïque et démocratique, tant au niveau locale qu’au niveau externe.
Alors que certains opposants de M. Erdogan ne cachent pas leur satisfaction de la réussite du gouvernement à faire face aux crises économiques et financières grâce aux politiques d'aide et de privatisation des pays du Golfe , profitant des crises régionales, directement et indirectement. La fuite des capitaux de la Syrie , de l’Irak, de la Lybie vers la Turquie est estimée à 50 milliards de dollars, sans compter les dizaines de milliards de dollars sortis clandestinement de la Russie en raison de la crise ukrainienne, et les investissements occidentaux, et qui contrôlent désormais 70% du secteur bancaire et de la Bourse d'Istanbul.
Ces données offrent à Erdogan , avec l'absence d'une opposition sérieuse et la poursuite du soutien américain et européen à la Turquie, une chance de rester au pouvoir pendant de longues durées, surtout si Erdogan réussit lors des prochaines élections de remporter une majorité suffisante pour modifier la Constitution et assoir son contrôle absolu le reste des institutions étatiques.
Cela dit, certaines personnes parient sur un soulèvement de la nation turque sachant qu'il est devenu clair que M. Erdogan cherche à faire de la Turquie une puissance islamique du Moyen-Orient comme le modèle ottoman, caractérisé par les mêmes caractéristiques des Etats du Golfe, où les rois et les princes gouvernent éternellement.