Un accord qui bénéficiera aux deux parties.
Le gouvernement irakien et la région autonome du Kurdistan ont conclu mardi un accord pour régler un long différend sur les exportations pétrolières, ce qui devrait favoriser leur coopération dans la lutte contre les takfiristes.
Cet accord a été scellé à Bagdad au cours d'un conseil des ministres présidé par le Premier ministre Haidar al-Abadi auquel participait le Premier ministre kurde Nechirvan Barzani.
Il prévoit que, à partir de début 2015, la région autonome du Kurdistan va mettre à disposition du gouvernement fédéral 250.000 barils par jour, tandis que 300.000 barils seront transférés de la province disputée de Kirkouk.
"Nous avons conclu un accord qui bénéficiera aux deux parties", s'est félicité M. Barzani devant la presse à l'issue de la réunion.
Le pétrole sera transporté par le réseau de pipelines kurdes mais sous le contrôle de la compagnie pétrolière fédérale.
En contrepartie, Bagdad va débloquer la part dévolue au gouvernement régional kurde dans le budget national, qui était gelée depuis plus d'un an en raison du différend pétrolier.
Une partie du budget fédéral de la Défense sera en outre consacrée aux peshmergas, les forces militaires kurdes.
"Le Premier ministre fédéral s'est déclaré prêt à garantir un milliard de dollars du budget irakien pour les forces peshmergas", a précisé M. Barzani. Ce chiffre n'a pas été confirmé par les services de M. Abadi.
Le différend pétrolier empoisonnait depuis un an les relations entre Bagdad et Erbil, capitale du Kurdistan autonome.
Le gouvernement fédéral estime que l'énergie produite dans les régions appartient au pays tout entier alors que le Kurdistan traite directement avec des compagnies pétrolières au motif que le pétrole produit sur son sol est sa propriété.
Cette crise avait créé "des dissensions qui menaçaient non seulement les intérêts économiques, sécuritaires et politiques, mais également l'unité nationale", avait déclaré à la mi-novembre le ministre du Pétrole Adel Abdel Mahdi.
En juillet, les autorités kurdes étaient même allées jusqu'à annoncer leur volonté de tenir un référendum d'indépendance.
Les relations s'étaient tendues lorsque, à l'occasion de la déroute de l'armée fédérale face au groupe takfiriste Daesh dans le nord, les forces kurdes
avaient pris le contrôle de zones fédérales disputées proches des frontières de la région kurde, notamment autour de Kirkouk.
Elles se sont améliorées depuis l'arrivée au pouvoir de M. Abadi. L'armée fédérale et les troupes kurdes coopèrent pour tenter de reconquérir les zones contrôlées par Daesh.