Alger refuse toute ingérence militaire étrangère dans le conflit libyen.
Encore une fois l’Algérie a refusé de satisfaire le souhait américain d’installer une base militaire servant à conduire des opérations contre les groupes terroristes en Libye. Selon un responsable du ministère des Affaires étrangères, cette option n’est nullement envisageable.
L’officiel algérien réagissait aux informations distillées cette semaine, par des médias américains au sujet de l’éventualité d’un recours par Washington à la force contre Ansar Al-Sharia, accusé de l’assassinat de l’ambassadeur américain Christopher Stevens en 2012. L’Algérie est engagée dans une solution négociée entre les factions libyennes qui exclut toute intervention étrangère.
L’Algérie n’a pas reçu la moindre demande des Etats-Unis pour l’installation d’une base militaire, encore moins une demande d’autorisation d’utiliser l’espace aérien algérien pour lancer des frappes aériennes contre des groupes terroristes en Libye.
C’est ce qu’a indiqué hier l’agence russe Ria Novosti, citant un responsable algérien du ministère des Affaires étrangères. « Sur cette question, l’Algérie n’a reçu aucune demande des Etats-Unis ni d’aucun autre pays », a affirmé ce responsable à l’agence russe, qui a assuré que l’Algérie demeurait intransigeante.
Le responsable, qui a requis l’anonymat selon l’agence, a précisé que l’Algérie se conformait au principe de rejet de toute intervention étrangère dans le conflit libyen, tout en plaidant pour un règlement pacifique de la crise. « Washington connaît parfaitement la position de l’Algérie qui consiste à rejeter toute présence de base étrangère sur son territoire, et son refus de permettre à des forces étrangères d’utiliser son espace aérien pour mener des frappes contre des cibles dans un pays voisin », a souligné ce diplomate dans un entretien accordé à l’agence.
L’officiel algérien a ajouté que sur le plan géographique, l’idée de l’installation d’une base militaire étrangère dans l’ouest de la Libye (est de l’Algérie) n’a aucun sens étant donné que les groupes terroristes en Libye, comme Ansar Al-Sharia, et d’autres groupes sévissent dans les régions de l’est du pays, proche des frontières avec l’Egypte.
L’Algérie a été justement sollicitée pour abriter un dialogue inter libyen pour désamorcer la crise en Libye. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a fait savoir que l’Algérie prône la solution pacifique basée sur un dialogue national et une réconciliation entre Libyens. Des informations de presse ont fait état d’une demande américaine adressée à l’Algérie et à la Tunisie de lui accorder la permission d’installer des bases et d’utiliser leurs espaces aériens pour effectuer des frappes contre Ansar Al-Sharia.
Le ministre tunisien de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a affirmé à Ria Novosti que son pays n’allait autoriser aucun pays à s’installer dans le territoire tunisien pour lancer des frappes contre un pays ami.
Lors d’une récente visite à Alger, le chef de la diplomatie tunisienne, Elmoundji Hamdi, a affirmé que l’Algérie et la Tunisie avaient la même vision concernant le règlement de la crise libyenne à travers la réconciliation et le dialogue. Les deux pays coopèrent toutefois dans la lutte contre les groupes terroristes sévissant à leurs frontières.