26-11-2024 11:37 AM Jerusalem Timing

Nétanyahou veut des élections anticipées

Nétanyahou veut des élections anticipées

Son gouvernement se déchire depuis plusieurs semaines, notamment sur son projet de loi controversé visant à renforcer le caractère juif de l’État.

Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a limogé mardi deux ministres centristes jugés trop critiques et a appelé à des législatives anticipées qui pourraient amener un gouvernement encore plus à droite. Mercredi, la Knesset, le Parlement israélien, a commencé à examiner un projet de loi de dissolution.

principaux frondeurs de son gouvernement, le ministre des Finances, Yaïr Lapid, figure du centre-droit et champion de la classe moyenne, et la ministre de la Justice, Tzipi Livni, qui incarne le centre-gauche.

« Au cours des dernières semaines, Lapid et  Livni ont rudement attaqué le gouvernement que je dirige. Je ne tolérerai aucune opposition au sein de mon gouvernement », a déclaré dans un communiqué le premier ministre.

Si Nétanyahou est décidé à aller vers de nouvelles élections en mars ou avril 2015, c’est que les sondages semblent assurer à celui qui a déjà été trois fois premier ministre de se succéder à lui-même. Il pourrait même, selon les experts, se ménager une coalition gouvernementale moins turbulente que l’actuelle en s’élargissant à sa droite, du côté des ultranationalistes et des formations religieuses.

« Les partis de droite ont la majorité selon les sondages, ce qui signifie qu’il y a de grandes chances que Nétanyahou conserve son poste », estime le politologue Abraham Diskin.

 

Si Nétanyahou cherche à avoir les coudées franches, c’est parce que son gouvernement se déchire depuis plusieurs semaines, notamment sur son projet de loi controversé visant à renforcer le caractère juif de l’État.

Guerre des chefs

Une fois la dissolution votée, la composition du gouvernement ne peut plus être modifiée et Nétanyahou se ménage ainsi un cabinet moins turbulent pour gérer les affaires courantes jusqu’aux élections anticipées qui pourraient avoir lieu en mars ou avril 2015.

Pour les médias, une véritable guerre des chefs se jouait au gouvernement entre Nétanyahou et Lapid, chef de Yesh Atid, formation de centre-droit devenue le premier parti avec 19 députés depuis que le Likoud (18 députés) s’est séparé d’Israël Beiteinou (13 députés), la formation ultranationaliste du chef de la diplomatie Avigdor Lieberman.

Lundi soir, Nétanyahou avait présenté à Lapid cinq exigences pour sauver le gouvernement, parmi lesquelles le retrait de son projet de suppression de la TVA sur les achats immobiliers, la fin des critiques sur la colonisation israélienne à Jérusalem-Est annexée, qui suscitent des levées de boucliers à l’étranger, et le soutien au projet de loi sur l’État juif. Lapid a rejeté cet ultimatum et accusé  Nétanyahou « d’irresponsabilité » en poussant à des élections superflues.

Le Likoud est pour le moment crédité de 23 sièges. En chute par rapport à juillet où, en pleine guerre de Gaza, les sondages lui allouaient 31 sièges. Pour former une majorité, Nétanyahou a d’ores et déjà contacté les partis ultra-orthodoxes, relégués dans l’opposition alors qu’il les considère comme des « alliés naturels du Likoud », selon les médias.

Le Foyer Juif, le parti nationaliste religieux et fervent partisan de la colonisation du ministre de l’Économie, Naftali Bennett, (12 députés), est présenté comme la formation qui devrait connaître la plus forte progression aux prochaines législatives. De même, le très populaire Moshé Kahlon, ancien ministre du Likoud, a créé un parti centriste qui concurrence Yesh Atid sur le créneau de la défense de la classe moyenne. Il pourrait remporter neufs sièges, au détriment du parti de  Lapid.

Source: ledevoir