... sur Daesh et le front al-Nosra, à condition qu’elle parle
Nouvelles révélations sur Soja al-Doulaïmi dont l’arrestation le 19 novembre vient d’être dévoilée par le journal libanais assafir.
Présentée comme étant l’épouse du chef de la milice takfiriste Daesh Abou Bakr al-Baghdadi, elle serait plutôt son ex-épouse.
Selon le ministre de l’intérieur, Nouhad al-Machnouk qui s’est exprimé mercredi pour la chaine de télévision libanais MTV, Doulaïmi s’est mariée à trois reprises, et Baghdadi a été son second mari. Ils s’étaient mariés depuis 6 ans pour trois mois seulement.
Or Doulaïmi refuse toujours de reconnaitre cette information. Pourtant les examens ADN qui ont été effectués sur sa fille Hajer âgée de 6 ans (voir photo à droite) ont confirmé sa filiation à Baghdadi.
Se fiant aux registres de l’État civil irakien, les autorités irakiennes non plus ne sont pas certaines qu’elle soit l’épouse de Baghdadi.
« le démenti du ministère irakien de l’intérieur que Doulaïmi puisse être l’épouse de Baghdadi remonte au fait que son nom n’est pas inscrit dans l’Etat-civil et que les seules épouses qui y sont inscrites sont Asma al-Kobeïci et Isra al-Qaïci. Ce qui nous amène à deviner que le mariage de Souja avec Baghdadi peut avoir été contracté en dehors de l’Irak, sachant que Souja en a contracté plusieurs », rapporte une source sécuritaire libanaise pour le journal libanais al-Joumhouriyya
Pour les autorités irakiennes, Soja est la fille de l’un des fondateurs de Daesh, Hamid Ibrahim al-Doulaïmi, la sœur d’un religieux, Omar al-Doulaïmi arrêté en Irak et condamné à la peine de mort pour son implication dans des attentats aux explosifs, et d’un autre frère, un important dirigeant de la branche armée d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra.
Ce qui devrait expliquer la raison pour laquelle le Nosra s’était atteler à la faire libérer des prisons syriennes, en échange des religieuses de Maaloula, le mois de mars dernier. Son nom avait été délivré à la dernière quart d’heure des négociations par le chef du Nosra dans le Qalamoune, Abou Mohammad al-Tal lequel avait averti le négociateur libanais qu’elle équivalait de par son importance à l’ensemble des religieuses de Maaloula, insistant sur la nécessité de la faire relâcher. À savoir aussi que c’est le Nosra qui a publié un communiqué de condamnation de son arrestation.
Selon al-Joumhouriyya, lors de cette opération d’échanges, elle a été livrée à son frère connu sous le nom de guerre Abou Ayyoub al-Iraki, qualifié comme étant un dirigeant du Nosra dans le Qalamoune. Sa véritable entité serait Khaled al-Doulaïmi.
Sa sœur Doua aussi est connue pour son militantisme dans les rangs des takfiristes. Elle a été arrêtée en 2008 alors qu’elle voulait se faire exploser contre un rassemblement kurde à Erbil.
Depuis la libération de Soja, assure le journal, elle est entrée à plusieurs reprises au Liban et vit depuis un certain temps avec ses trois enfants à Bahnine, au nord du Liban. Ses trois enfants se trouvent actuellement chez l’Association Sesobel alors qu’elle est incarcérée au siège du ministère de la défense.
Les enquêteurs libanais la soupçonnent de détenir des secrets d’une grande importance et d’avoir été chargée d’une nouvelle mission sécuritaire au Liban. C’est l’avis de Machnouk aussi et selon lequel « Doulaïmi nous aide à dévoiler certaines questions sécuritaires durant l’enquête et ses liens avec des mouvements extrémistes sont avérés ».
Selon le journal libanais an-Nahar, une lettre adressée à Oum Hajer (Mere de Hajer) a été retrouvée avec elle, signée par un certain Abou Hajer, qui peut très bien être Baghdadi en personne. Le contenu de cette missive n’a pas été révélé.