03-05-2024 12:43 PM Jerusalem Timing

"Honteux",le refus des monarchies du Golfe d’accueillir des réfugiés syriens

Pourtant, ces monarchies nourrissent généreusement l’insurrection armée qui a déplacé la moitié du peuple syrien.

Amnesty International a violemment critiqué les riches monarchies du Golfe pour avoir refusé d’accueillir chez elles des réfugiés syriens qualifiant leur comportement de « honteux».

«L'absence totale d'engagement de la part du Golfe en faveur de la réinstallation (de réfugiés syriens, NDLR) est particulièrement honteux», a souligné Amnesty International vendredi.
«Les liens linguistiques et religieux devraient placer le Golfe en première ligne de ceux offrant un abri sûr» aux réfugiés, ajoute l’organisation, selon l’AFP.

Cette condamnation intervient dans le cadre d’un communiqué qui s’en prend à l’ensemble des pays riches n'ont accueilli qu'un nombre «dérisoire» de réfugiés syriens déplacés par la guerre, laissant la lourde charge aux pays voisins de la Syrie qui manquent de moyens.

À quelques jours de la conférence de Genève prévue le 9 décembre, cette organisation de défense des droits de l'Homme se dit «choquée» par le refus des pays riches d'accueillir plus de réfugiés.

«Près de 3,8 millions de réfugiés de Syrie sont accueillis principalement par cinq pays de la région: la Turquie, le Liban, la Jordanie, l'Irak et l'Égypte», souligne Amnesty.

«Seul 1,7% de ce total a pu bénéficier d'un asile dans le reste du monde».

Relevant ce qu'elle estime comme étant «des nombres dérisoires de places de réinstallation offertes par la communauté internationale», l'ONG souligne que les États du Golfe, la Russie et la Chine n'ont proposé aucune place de réinstallation.

À l'exception de l'Allemagne, l'ensemble de l'Union européenne ne s'est engagé à réinstaller pas plus de 0,17% des réfugiés se trouvant dans les cinq pays d'accueil voisins de la Syrie.

«Ce déséquilibre (...) est vraiment choquant», dénonce Sherif Elsayed-Ali, le chef de la section des réfugiés et des migrants au sein d'Amnesty.

«Les pays ne peuvent pas se limiter à des paiements en liquide pour avoir la conscience tranquille et se laver les mains de la question», estime M. Elsayed-Ali. «Ceux qui en ont les moyens économiques doivent jouer un rôle plus important».

Le conflit en Syrie a été déclenché en mars 2011 par la militarisation d’un mouvement de protestation populaire qui a éclaté dans le sillage du Printemps arabe, et ce grâce entre autre au soutien politique et financier accordé par les monarchies du Golfe en particulier.
 

Le conflit a déplacé environ la moitié de la population : plus de trois millions de personnes ont fui le pays, devenant des réfugiés, tandis que plus de sept millions ont été déplacés à l'intérieur de la Syrie.

Les réfugiés font face à la pauvreté, à des problèmes de santé et des tensions croissantes avec les communautés locales d'accueil où ils vivent dans des structures provisoires et des conditions extrêmement difficiles.